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Ghaza: Les sionistes continuent de semer la mort

par Mohamed Mehdi

Au 145e jour de l'agression israélienne contre Ghaza, le nombre de victimes s'est élevé, mercredi, à 29.954 martyrs et 70.325 blessés, a annoncé, hier, le ministère de la Santé à Ghaza, ajoutant que lors des précédentes 25 heures, l'armée d'occupation « a commis 8 massacres, faisant 76 martyrs et 100 blessés ».

Mardi, le ministère de la Santé a annoncé que ses services « ont commencé à observer des décès de nourrissons, dus à la déshydratation et à la malnutrition dans le nord de la bande de Ghaza ». La même source a précisé que « deux nourrissons sont morts des suites de déshydratation et de malnutrition à l'hôpital Kamal Adwan, dans le nord de Ghaza ».

Hier, l'aviation et l'artillerie israéliennes ont bombardé plusieurs régions en accentuant ses massacres dans la région centre de Ghaza. Un bombardement d'artillerie contre des maisons dans la région de la vallée de Ghaza, au centre de l'enclave, a fait 2 martyrs et plusieurs blessés, a rapporté un correspondant d'Al Jazeera.

A Deir Al-Balah, au centre de Ghaza, un bombardement visant des maisons a fait au moins 5 martyrs et des blessés. Le correspondant d'Al Jazeera a rapporté, également, avoir entendu deux explosions dans la région de Juhr al-Dik, au sud de la ville de Ghaza.

Plus tôt, le Croissant-Rouge palestinien a indiqué que ses équipes ont transporté 34 personnes blessées après le bombardement de deux maisons mardi soir dans la ville de Deir al-Balah.

Au 145e jour de l'agression contre Ghaza, l'armée israélienne continue de bombarder des régions du nord et du sud de l'enclave, comme Khan Younes, après avoir annoncé les avoir « nettoyées » des combattants de la résistance Palestinienne. Les combats au nord, au centre et au sud de Ghaza continuent avec la même intensité que les premiers jours de l'incursion terrestre de l'armée sioniste.

Hier, mercredi, les affrontements entre la résistance et les soldats sionistes ont eu lieu à l'est de Khan Younes, dans la région de Abassan Al-Kubra, alors qu'à l'ouest de ce gouvernorat du sud de Ghaza, les Brigades Al-Quds (Jihad Islamique) ont annoncé avoir détruit un char « Merkava » et un bulldozer avec des obus Tandum et RPG.

Toujours à Khan Younes, les Brigades Al Qassam (Hamas) ont également annoncé avoir ciblé deux chars « Merkava », ajoutant que ses combattants ont abattu un soldat israélien et blessé un autre à « distance zéro » dans des affrontements à l'ouest de la ville.

L'armée d'occupation israélienne a annoncé, hier, la mort de deux officiers et les blessures graves de 7 autres membres de la brigade Guivati (troupes d'élites) lors de combats dans le nord de la bande de Ghaza, la nuit dernière, notant que les deux officiers morts étaient commandant de compagnie et commandant de faction.

Hier également, l'armée sioniste a annoncé que 26 de ses soldats avaient été blessés lors des combats au cours des dernières 24 heures, portant (officiellement) à 3007 le nombre de soldats blessés depuis le début de la guerre contre Ghaza, dont 468 officiers et soldats « grièvement blessés ».

Amnesty: «Israël défie la décision de la CIJ visant à prévenir le génocide»

«Israël n'a pas pris ne serait-ce que le strict minimum de mesures pour se conformer » à la décision de la CIJ de « protéger les Palestiniens de la bande de Ghaza du risque de génocide en garantissant une aide humanitaire suffisante et en permettant les services de base », a déclaré lundi Amnesty International (AI). «Un mois après que la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné des «mesures immédiates et efficaces» pour protéger les Palestiniens de la bande de Ghaza du risque de génocide en garantissant une aide humanitaire suffisante et en permettant les services de base, Israël n'a pas pris ne serait-ce que le strict minimum de mesures pour s'y conformer », a déclaré Amnesty International dans un communiqué.

L'ONG explique que l'ordre de la CIJ de « fournir une aide » était l'une des « six mesures provisoires » ordonnées par la Cour le 26 janvier, donnant à Israël un mois pour faire respecter ces mesures. « Au cours de cette période, Israël a continué à ignorer son obligation en tant que puissance occupante de garantir que les besoins fondamentaux des Palestiniens de Ghaza soient satisfaits », ajoute AI.

« Les autorités israéliennes n'ont pas réussi à garantir que suffisamment de biens et de services vitaux parviennent à une population menacée de génocide et au bord de la famine en raison des bombardements incessants d'Israël et du renforcement de son blocus illégal qui dure depuis 16 ans », affirme encore le communiqué d'Amnesty.

« Non seulement Israël a provoqué l'une des pires crises humanitaires au monde, mais il fait également preuve d'une indifférence totale à l'égard du sort de la population de Ghaza en créant des conditions qui, selon la CIJ, l'exposent à un risque imminent de génocide », a déclaré Heba Morayef, directrice du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord de l'organisation de défense des droits de l'homme.

« L'ampleur et la gravité de la catastrophe humanitaire provoquée par les bombardements incessants, les destructions et le siège étouffant d'Israël exposent plus de deux millions de Palestiniens de Ghaza à un risque de préjudice irréparable », ajoute le communiqué.

Amnesty relève également « qu'au cours des trois semaines qui ont suivi l'ordonnance de la CIJ, le nombre de camions entrant à Ghaza a diminué d'environ un tiers, passant d'une moyenne de 146 par jour au cours des trois semaines précédentes, à une moyenne de 105 par jour au cours des trois semaines suivantes ».

« Au lieu de lever leur blocus brutal, les autorités israéliennes envisagent d'intensifier leurs attaques avec une opération militaire meurtrière contre Rafah qui aura des conséquences horribles pour les civils (...) », déclare encore Mme Morayef, ajoutant que « seul un cessez-le-feu immédiat et durable peut sauver des vies et garantir que les mesures provisoires de la CIJ, notamment l'acheminement d'une aide vitale, puissent être mises en œuvre ».

Amnesty a également critiqué les Etats-Unis qui « ont, pour la troisième fois, opposé leur veto à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat, donnant ainsi le feu vert à davantage de meurtres et de souffrances massives pour les Palestiniens ».