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Il y a finalement deux ANSEJ en Algérie. Celle de formule interne,
bien connue, consistant à prendre sans rendre ou à partager sans compter. Elle
a servi à éviter l'orage, calmer les esprits et acheter les voix (au mieux, on
vote pour vous ; au pire, on ne vote pas pour votre adversaire). L'ANSEJ
interne a été une réussite pour calmer les ardeurs des jeunesses folles et à
éviter un «printemps» algérien désastreux. Dans sa débâcle lors de sa conquête
ratée de l'Ouest, le Frère Barberousse avait donné ordre de disperser l'or pour
disperser ses poursuivants, selon les historiens. Ingénieuse formule pour
vaincre le victorieux.
Ensuite, il y a la mystérieuse ANSEJ internationale. Elle consiste en un bradage discret des grands marchés nationaux comme le tabac, ou à vendre des chantiers au moindre prix aux partenaires étrangers ou à donner des gisements au coût de dollar symbolique. L'ANSEJ internationale est une série de facilités d'accès aux ressources, aux marchés et aux épargnes bancaires, destinée à calmer les pressions étrangères. Elle sert à acheter des voix pour un autre mandat à l'internationale, à faire éviter la manipulation d'un printemps algérien dictée par sharing et à accroître les alliances, celles qui comptent du moins. Dans les deux cas, c'est notre argent, nos mines, nos ressources, nos poches et notre argent mais pas notre décision. L'ANSEJ internationale est une formule de souveraineté, elle est discrète, entre initiés et sans tapage. Pas de trace ni dans la presse ni dans les médias. Que dans les rumeurs. Juste un filet ou un indice. Juste des non-dits et des coups de téléphone. Juste des pressentiments. En gros, l'ANSEJ internationale connaît des pics et des augmentations d'activité à l'approche des présidentielles. On le sait, on le sent, on l'a déjà vécu. Cela se fait sous le nez mais loin de l'oreille. C'est en cours, maintenant, à l'instant de ces lignes, par simple injonction.. et personne ne trouvera à redire. C'est la nouvelle force des régimes : les appels d'offres truquées, pas les casernes. Les marchés, pas les chars. L'ouverture des plis, pas les colonnes de fantassins. On prend le pouvoir quand on cède un morceau du pays et pas quand on renverse un prédécesseur. Le grand courant de la braderie des indépendances, pour être indépendant de ses peuples, est un courant post décolonisation connu en Afrique. |
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