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Blague de Hollande : l'acte manqué qui trahit le complot contre l'Algérie

par Youcef Benzatat

La blague de François Hollande «Manuel Valls revient d'Algérie sain et sauf »ne traduit pas moins qu'un acte manqué. Celui qui vient révéler l'iceberg de la diplomatie parallèle, qui sied dans les coulisses des chancelleries occidentales et israéliennes, pour leur redéploiement néocolonial en Afrique et au Moyen-Orient.

Puisqu'il est question d'Algérie, ce dernier Bastion qui résiste encore au projet de Grand Moyen Orient (GMO), initié pour soumettre la région aux rapines des multinationales occidentales et la neutralisation des forces qui résistent à la colonisation de la Palestine par les sionistes israéliens, elle devient de ce fait la principale actualité de leurs manœuvres de coulisses, aux côtés de la Syrie et de l'Iran.

François Hollande, déjà engagé dans cette bataille sur deux fronts : le Sahel et la Centrafrique, se retrouve simultanément baigné dans une atmosphère de comploteurs, avec un CRIF de plus en plus proche de la droite et de l'extrême droite israélienne, et se laisse emporté par un élan complice et coupable dans un état émotif qui déchoit de toute résistance son inconscient, devenu soudain béant et à vif. Toutes les conditions d'un acte manqué étaient réunies à ce moment-là pour s'accomplir. Ce petit passage à l'acte, ne pouvait que se produire par le cheminement d'un sentiment de distraction, esprit par lequel s'identifie le protagoniste Hollande lui-même, qui est connu par son esprit plaisantin. La blague était inévitable ! Combien il aurait voulu l'éviter, connaissant son impopularité dans son pays, le contexte l'a surdéterminée.

L'acte manqué est venu trahir le complot contre l'Algérie. La mettre à feu et à sang. Provoquer le chaos pour justifier l'ingérence " humanitaire ". Une guerre de plus ! Et laquelle ? Celle contre la dernière forteresse réputée imprenable. Voilà qui pourrait laver l'affront de son humiliation par son impopularité croissante et son mandat présidentiel raté. Guérir sa frustration de ne pas atterrir dans le panthéon des grands hommes qui ont présidait au destin de la France.

Car son acte manqué s'avère un acte réussi. Il s'agit pour lui de la réalisation d'un désir inconscient. Celui de satisfaire une pulsion inconsciente. Dépecer l'Algérie et permettre aux multinationales de la dilapider.

La neutraliser pour affaiblir la résistance à Israël et lui laisser la voie libre pour accomplir son projet de colonisation de la Palestine en toute impunité. Son acte manqué s'avère en toute confiance un acte réussi devant un auditoire complice : " Manuel Valls revient d'Algérie sain et sauf ". Le complot contre l'Algérie, depuis longtemps déjà en gestation, est arrivé à saturation, il lui faudra émerger en surface. Il a trouvé en cette occasion le moyen de s'extériorisé. Sa gestation avait déjà était amorcée avec l'avènement des "révolutions arabes" et la victoire de l'islam politique, notamment, en Tunisie, en Libye et en Égypte.

A ce moment, le bras de fer des islamistes radicaux algériens avec le pouvoir a connu un second souffle, infiltrés et aidés financièrement par les services des puissances occidentales et les monarchies du Golfe, il va constituer un élément central du puzzle du complot. Car, facilement maniables et aussi perméables à la corruption. Encouragés par l'exemple des islamistes ayant pris le pouvoir dans la foulée des "révolutions arabes", ils changèrent de stratégie, en avançant masqués, sans laisser transparaître leurs intentions. Ils tentent d'infiltrer tous les mouvements en rupture avec le système de pouvoir, en dissimulant leur idéologie et leur projet de société islamique.

Le noyau dur de l'ex-FIS, composé de militants radicaux, a comme objectif la prise du pouvoir et l'instauration de la charia, qui ne laissera aucune expression possible sur la scène politique aux forces démocratiques, dont le projet politique est contreproductif aux intérêts des puissances occidentales. À tel point, qu'aucun aménagement politique ne pourrait venir satisfaire leur revendication et cicatriser la frustration engendrée par la confiscation de "leur victoire électorale" en 1991.

Leur fixation sur la réparation de cette injustice par la réhabilitation du parti et la consommation de leur victoire les a poussés à l'exil pour la plupart d'entre eux, pour se restructurer sous la surveillance des services des pays occidentaux et continuer leur combat dans la clandestinité.

L'autre élément du puzzle du complot, celui des indépendantistes kabyles, sera lui aussi instrumentalisé dans cet objectif. Car il répond de manière favorable aux visées de partition de l'Algérie en différents territoires. Sous couvert de la revendication identitaire Amazighe, du reste légitime, les leaders de ce mouvement indépendantiste seront reçus tour à tour en Israël, à l'assemblée française et au Congrès américain. Le projet de partition de l'Algérie en pays Kabyle, pays Touareg et celui du Sud recouvrant les grands champs pétroliers et Gaziers, aura comme conséquence l'investissement et l'infiltration dans chaque région de tous ses militants. A ce propos, le mouvement des chômeurs du Sud sera manipulé de Paris par le biais des réseaux islamistes de l'ex-FIS qui sont très actifs.

Quant à la force d'intervention, ce n'est plus un secret pour personne.

Une force d'intervention rapide, en prévision d'une situation nécessitant une intervention humanitaire en Algérie est déjà installée à la base de Moron de la Frontera située dans la province de Séville, en Andalousie. Près d'un demi-millier d'éléments des forces spéciales, relevant du corps des Marines de l'US Navy, ainsi que 8 avions militaires américains y sont stationnés.

Il faut dire que les fortes probabilités d'un chaos annoncé à l'approche de la présidentielle par laquelle Abdelaziz Bouteflika compte se succéder une quatrième fois à lui-même, ou tout simplement par la reconduction du statu quo, et l'état de maturation du complot contre l'Algérie, ainsi que la maitrise des éléments subversifs par les services occidentaux, ont certainement provoqués une certaine précipitation chez François Hollande, qui ont mis à nu son inconscient et de l'avoir pousser dans les derniers retranchement de l'acte manqué. Devant la gravité de l'incident diplomatique que cette blague a suscitée, le pouvoir algérien, par une menace non avouée, formulée en une fuite en avant, au lieu de demander des explications précises, parle de " moins-value ". L'Elysée de son côté formule des regrets et invoque la mauvaise interprétation de la blague coupable d' " une polémique sans fondements. " Bien que les uns et les autres, chacun aiguisant ses armes au grand secret, se savent à la veille d'un conflit ouvert, que seule une issue heureuse des présidentielles ou la résignation du peuple algérien à continuer à accepter la soumission au despotisme pourront dénouer.