Pour la énième fois, le
Directeur général de l'Organisme algérien d'accréditation (ALGERAC), Noureddine
Boudissa, lance un appel pour renforcer et mieux
structurer les organismes de contrôle qualité. Il n'y a pas d'autres moyens
pour «protéger l'économie nationale et la santé des consommateurs», a-t-il
estimé.
Le fait que «l'Algérie
importe une grande partie des produits disponibles sur le marché nous oblige à
augmenter le nombre de laboratoires spécialisés et à mieux les doter en moyens
humains et matériels», a insisté M. Boudissa lors de
son intervention, hier, sur les ondes de la chaîne 3. Il a affirmé que «nous
n'avons même pas de règlements techniques qui protègent nos produits,
c'est-à-dire que l'Algérie n'a pas fixé ses propres exigences techniques pour
tel ou tel produit et machines, et on se contente des caractéristiques
inscrites dans les documents émis par le fournisseur sans pouvoir les vérifier
». Pour avoir une politique de conformité capable de relever ce challenge, «il
faut avoir des laboratoires en nombre suffisant, équipés, avec du personnel
formé et des normes techniques maîtrisables», a-t-il préconisé. «Plus que
jamais, l'accréditation, la normalisation, la métrologie et les organismes
d'évaluation de la conformité doivent se mettre à niveau pour pouvoir jouer
leur rôle», a soutenu dans ce sillage M. Boudissa.
Ajoutant qu'ALGERAC a proposé une feuille de route aux pouvoirs publics qui
prévoit de constituer un réseau national multidisciplinaire d'organismes
d'évaluation en conformité. «Nous avons identifié 240 organismes que l'ALGERAC
doit accréditer dans les cinq années à venir», a précisé la même source. Pour rappel, le DG de l'ALGERAC avait tiré la sonnette d'alarme
lors d'une précédente intervention sur les ondes de la même chaîne en
soulignant que l'autorisation d'importation des véhicules neufs et ceux de
moins 3 ans, ainsi que le lancement de la production au niveau national nous
obligent à construire tout un réseau de laboratoires, d'organismes d'inspection
pour s'assurer de la conformité de ces véhicules, et que ces organismes doivent
impérativement se doter de moyens nationaux de vérification et de contrôle de
la qualité et de la conformité des véhicules. Une mission qui doit
concerner aussi la pièce de rechange, un secteur gangrené par le trafic et la
contrefaçon. Et, bien sûr, sur ce plan également, il faut se doter de moyens
pour vérifier la conformité de la pièce de rechange, a indiqué le même
responsable. Affirmant que l'Organisme algérien d'accréditation est fin prêt
pour assurer la création du réseau national de contrôle de conformité. «Nous avons
les compétences qu'il faut, mais aussi la reconnaissance internationale à ce
niveau-là», a relevé M. Boudissa. Et en plus de
moderniser l'outil de contrôle qualité, il est indispensable également de
renforcer les missions légales de ces structures, pour les impliquer davantage
dans le développement de l'économie nationale, a-t-il soutenu, hier. «Il faut
revoir la réglementation qui régit l'infrastructure qualité, en lui donnant
plus de prérogatives pour mieux accompagner et protéger, à la fois, les décideurs,
l'économie nationale et surtout aider nos exportateurs», conseille M. Boudissa. Insistant dans ce sens sur la nécessité de créer
une synergie entre les structures de qualité et les services et départements
ministériels concernés. «Il faut une relation d'interconnexion entre la Douane,
le Commerce, l'Industrie, la Santé? Car tous ces secteurs activent autour de la
protection des consommateurs et de l'économie nationale», a-t-il fait observer.
Et d'appeler également à définir les acteurs habilités à évaluer cette action.
M. Boudissa a souligné, lors d'une précédente
intervention, que l'accréditation internationale de l'ALGERAC par les
organismes internationaux, le 23 février 2023, est un gain très important qu'il
convient de renforcer afin de lui permettre de mener à bien sa mission.