Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

En provenance de pays subsahariens: Plus de 1.000 cas de paludisme enregistrés

par R. N.

L'Algérie maîtrise la maladie du paludisme, de l'avis même de l'OMS, et l'apparition de quelques cas durant la période du Covid-19 à Tamanrasset est due à l'immigration clandestine en provenance de pays du Sahel, selon le Pr Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d'immunologie, chef de service du Laboratoire central de l'EPH de Rouiba. L'intervenant qui était l'invité, hier, de la Radio nationale Chaîne 1, à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre le paludisme, rappelle que « l'Algérie a été certifiée exempte de paludisme en 2019 par l'OMS ». « Cette certification a été attribuée parce que l'Algérie est restée cinq années sans enregistrer de cas de paludisme. Mais depuis la pandémie de coronavirus, nous constatons que quelques cas sont signalés au sud du pays, particulièrement dans la wilaya de Tamanrasset qui enregistre, on peut dire 90% des cas de paludisme détectés récemment », ajoute le Pr Djenouhat. Selon lui, « en 2022, nous avons enregistré plus de 1.000 cas de personnes atteintes de paludisme, dont trois décès ». « Cela étant dit, il faut faire la différence entre les cas de paludisme qui touchent des autochtones et ceux enregistrés chez des personnes qui arrivent clandestinement en Algérie via les frontières sud », affirme encore l'intervenant. « On peut dire que les cas enregistrés actuellement ne concernent pas la population algérienne, mais des cas importés par des sujets arrivant en Algérie en situation d'immigration clandestine. C'est ce qui nous permet d'être rassurés sur l'avenir de cette maladie en Algérie », explique l'invité de la radio Chaîne 1. Interrogé sur le mode de transmission du paludisme, l'intervenant explique que celle-ci « ne se fait pas de personne à personne ». « Le paludisme est transmis par la piqûre d'un moustique anophèle femelle, lui-même infecté après avoir piqué une autre personne infectée par le parasite responsable de la maladie. Ce moustique n'existe pas en Algérie. On le trouve généralement dans la région du Sahel, en Asie et en Amérique centrale. Cependant, la transmission directe peut se produire via une transfusion sanguine, ce qui est exceptionnel. D'où la question posée aux personnes qui viennent faire don de leur sang, si elles n'ont pas visité des pays risques durant les 30 jours précédents », explique l'intervenant. Sur la lutte contre le paludisme et son expansion, le Pr Djenouhat explique que la seule voie choisie par l'OMS c'est de donner des médicaments dans le cadre d'une lutte préventive.