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Trafic de drogue: Les chiffres ont doublé en cinq ans

par R.N.

Le trafic et les usages illicites de drogues ont augmenté de manière importante en cinq ans, selon Faouzi Moualek, commissaire divisionnaire, chef de service d'analyse criminelle à la direction de la police judiciaire, qui était hier l'invité de la radio nationale Chaîne 3.

« Comparé à l'année de 2018, les chiffres établis depuis quelques mois montrent une très forte augmentation du nombre d'affaires liées au trafic et usage illicite des drogues », indique l'intervenant qui a fait état de « 32.742 affaires liées au trafic de drogue traitées durant l'exercice du 1er trimestre de 2023 ». Ces affaires ayant mené à « l'arrestation de 30.752 personnes impliquées », a-t-il précisé. « Si l'on se met à comparer avec les années précédentes, les chiffres cités représentent pratiquement le double de ce qui a été enregistré en 2018 », dit-il, avant de préciser qu'au vu des quantités saisies quotidiennement par les forces de sécurité, les affaires liées aux psychotropes sont les plus nombreuses, en comparaison avec celles du trafic de la résine de cannabis. « Durant le premier trimestre 2023, il a été récupéré une quantité équivalente à plus de 3 millions de comprimés », révèle M. Moualek.

Le plus inquiétant concernant les psychotropes, selon le commissaire divisionnaire, c'est la facilité de leur acquisition compte tenu de leurs prix, en comparaison avec les autres drogues « comme la cocaïne » dont les « prix sont onéreux, c'est-à-dire qu'elles ne sont pas à la portée de tout le monde», explique encore Faouzi Moualek. A propos de drogues dures, l'intervenant fait état de saisie de « plus de 14 kg de cocaïne et d'un kg d'opiacés et d'héroïne » durant le premier trimestre 2023.

Sur la provenance des produits psychotropes, l'intervenant pointe du doigt des « laboratoires situés dans les zones de conflit ». Selon lui, « les laboratoires de fabrication des psychotropes se situent dans les zones de conflit, comme au nord du Niger et au Mali », et bénéficient de « complicités internationales et d'interconnexions parmi les groupes criminels ».

« Notre situation stratégique et géographique nous classe comme un pays potentiellement ciblé par ces complicités. Nous sommes entourés de fléaux, et notre voisin ne nous facilite pas la tâche par rapport à la résine de cannabis », a ajouté le responsable à la Direction de la police judiciaire, notant que les services concernés par la lutte contre ces fléaux « s'adaptent à toutes les situations ».

« L'Algérie s'adapte à toutes les situations et ne lésine pas sur les moyens de lutte contre le trafic de drogue. Nous avons toujours œuvré avec nos partenaires sur le terrain pour essayer de freiner ce trafic qui devient de plus en plus important », a indiqué l'intervenant, faisant état d'une coopération grandissante avec d'autres services de sécurité. « Nous ne sommes pas seuls sur le terrain. Il n'y a jamais eu un niveau de coopération aussi important comme ces derniers temps », dit-il encore.