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Plusieurs atouts en faveur de l'Algérie: Cap sur l'hydrogène vert

par R. N.

«L'Algérie se présente comme le pays de la région qui dispose le plus d'atouts en matière d'énergies alternatives», a déclaré, hier, Rabah Salami, directeur de l'Hydrogène et des Energies alternatives, au Commissariat des énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique, sur les ondes de la radio nationale Chaine 3.

«Il s'agit d'atouts essentiels. L'Algérie dispose d'un potentiel d'énergies renouvelables le plus important dans le bassin méditerranéen. On dispose aussi d'espaces très importants qui sont nécessaires pour produire l'hydrogène. On dispose d'infrastructures de transport, de production et de liquéfaction de gaz naturel, ainsi qu'une longue expérience, qui pourraient être utilisées à l'avenir pour la production de l'hydrogène. L'Algérie dispose aussi d'une longue côte maritime qui pourrait être utilisée pour l'installation de stations de dessalement d'eau qui sera utilisée aussi dans la production de l'hydrogène vert», a ajouté l'intervenant.

Concernant les «avantages comparatifs» dont dispose l'Algérie, il cite «les ressources humaines formées dans le domaine énergétique », mais aussi «un réseau d'universités et de centres de recherches le plus important dans la région». «Tous ces atouts vont permettre à l'Algérie de prendre sa position naturelle en matière de fournisseur énergétique fiable et durable, notamment dans la filière hydrogène vert».

A propos de la «feuille de route» du secteur, l'intervenant explique qu'elle se décline en «trois phases». «Cette feuille de route va permettre à l'Algérie de lancer, dans une première phase (2023-2030), l'amorçage de la filière hydrogène, ce qui va demander un certain nombre de mesures et d'actions pour son lancement. Dans une deuxième phase (2030-2040), on va commencer la production d'usines d'envergure, pour arriver, à l'horizon 2040 à produire environ un million de tonnes d'hydrogène vert», affirme encore l'intervenant.

Cette quantité d'hydrogène vert «va nécessiter», selon lui, «le déploiement progressif d'installations à énergies renouvelables aussi». «On aura donc besoin de quelque 40 térawattheure en installations à énergies renouvelables, que nous allons déployer progressivement jusqu'à arriver en 2040 à cette capacité entre le solaire et l'éolien. Ce dernier prendra environ le tiers de ces installations. Selon M. Salami, les estimations du «coût de l'hydrogène produit en Algérie, entre 2030 et 2040 pourrait atteindre un dollar le kilogramme», ce qui est, précise-t-il, «très compétitif». Sur les «25 milliards de dollars qui seront investis» durant cette période, «ils seront déployés progressivement pour lancer la production à grande échelle, en fonction du marché international de l'hydrogène vert». «Le premier marché prometteur pour l'exportation d'hydrogène vert est l'Europe, notamment par sa proximité», ajoute l'intervenant, précisant qu'un premier plan de développement de l'utilisation de l'hydrogène vert à l'échelle européenne est estimé à 5,6 millions de tonnes à l'horizon 2030, et par l'avènement de la crise ukrainienne ce plan a été revu à la hausse avec l'addition de 15 millions de tonnes supplémentaires». «Cette quantité ne peut-être produite en Europe, notamment par manque d'espace pour le déploiement des énergies renouvelables»