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Algérie-France: Macron espère une visite de Tebboune en 2023

par R. N.

Le président français Emmanuel Macron espère accueillir son homologue Abdelmadjid Tebboune, en France, en 2023 pour poursuivre le travail de mémoire et de réconciliation entre les deux pays, mais estime qu'il n'a «pas à demander pardon» à l'Algérie pour la colonisation. Dans un long entretien avec Kamel Daoud pour l'hebdomadaire français ?Le Point', publié mercredi soir, le président français affirme: «Je n'ai pas à demander pardon, ce n'est pas le sujet, le mot romprait tous les liens». «Le pire serait de conclure: «On s'excuse et chacun reprend son chemin», dit-il, estimant que «le travail de mémoire et d'histoire n'est pas un solde de tout compte».

La question des excuses est au cœur de la relation bilatérale et des tensions récurrentes entre les deux pays. En 2020, l'Algérie avait fraîchement accueilli un rapport de l'historien français Benjamin Stora préconisant une série de gestes pour tenter de réconcilier les deux pays, tout en excluant «repentance» et «excuses». Après la publication, en 2021, du rapport de l'historien français Benjamin Stora, un accueil mitigé a été réservé à ce rapport, auquel l'Algérie qualifie de «non objectif» pour avoir occulté les crimes coloniaux et mis «sur le même plan victimes et bourreaux». Lors du même entretien, Emanuel Macron dit espérer «que le Président Tebboune pourra venir en 2023 en France», afin dit-il de poursuivre «un travail d'amitié (...) inédit» après la visite que lui-même a effectuée en Algérie, en août 2022.

Interrogé sur la possibilité d'une cérémonie de recueillement du président algérien sur les sépultures des membres de la suite de l'Emir Abdelkader, héros de la lutte contre la colonisation française, enterrés à Amboise, il a estimé que ce serait «un très beau et très fort moment» et qu'il le «souhaitait». «Je crois que cela fera sens dans l'histoire du peuple algérien. Pour le peuple français, ce sera l'occasion de comprendre des réalités souvent cachées», dit-il encore.