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Accidents de travail: Les entreprises appelées à s'impliquer davantage

par M. Aziza

Une moyenne de 40.000 accidents de travail sont déclarés annuellement par les services de la sécurité sociale (CNAS) au cours de ces dernières années. Les derniers bilans rendus publics par la CNAS font ressortir une légère baisse de 2018 à 2021. L'on est passé de 47.555 accidents de travail, en 2018, à un total de 42.032 accidents de travail déclarés à la CNAS en 2021.

Le risque zéro dans le milieu du travail n'existe pas, mais les services de la sécurité sociale se sont engagés depuis plusieurs années dans des campagnes de sensibilisation, de formation et de contrôle régulier auprès des entreprises pour diminuer ces accidents du travail.

Des journées portes ouvertes de sensibilisation sur la prévention des accidents de travail et des maladies professionnelles ont été lancées à travers le territoire national. Objectif : sensibiliser les chefs d'entreprises et les travailleurs pour qu'ils s'impliquent activement dans la gestion des risques. Et ce, par le respect de la règlementation relative à la sécurité et l'hygiène dans le milieu du travail et par la mise en place de méthodes et de plans pour préserver la sécurité des travailleurs et réduire les accidents de travail et les maladies professionnelles.

Il faut noter que la wilaya d'Alger vient en tête de liste des wilayas enregistrant le plus d'accidents de travail compte tenu du nombre important des travailleurs exerçant sur son territoire, suivie par Oran, Constantine, Annaba et Bejaia. C'est ce qu'a été confirmé hier auprès de Bouloufa Lakhdar Chaouch Safia, la responsable de la cellule prévention de l'agence CNAS d'Alger, lors de la tenue des journées portes ouvertes organisées par l'agence d'Alger de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés. Elle a affirmé que les accidents de travail connaissent à Alger, au même titre que le reste des wilayas du pays, une tendance baissière. Elle a souligné que «le nombre d'accidents de travail pour le cas de la wilaya d'Alger est passé de 5.300 à 2.000 jusqu'au 30 octobre dernier de l'année en cours». Et de préciser en outre que sur les 2.000 cas d'accident de travail enregistrés au cours de cette année, «nous avons enregistré 12 décès».

Si dans d'autres wilayas le secteur du BTPH enregistre le plus d'accidents de travail, dans la wilaya d'Alger, ce sont plutôt les métiers tertiaires qui enregistrent le plus d'accidents de travail, vu le nombre des travailleurs qui exercent dans les services.

Et de souligner que la tendance baissière a été ressentie depuis 2020, notamment avec la propagation de la Covid-19. La pandémie a poussé pas mal d'entreprises à réduire ou carrément arrêter leurs activités. La baisse du nombre d'accidents de travail ces dernières années est due aussi au contrôle renforcé et aux campagnes de sensibilisation et de formation menées par les services de la CNAS auprès des entreprises.

La médecine du travail absente dans certaines entreprises

Notre interlocutrice et les différents intervenants ont appelé les entreprises à s'impliquer dans la gestion des risques en établissant un plan de prévention efficace en interne pour maîtriser le risque professionnel. Elle a souligné que les services de contrôle ont enregistré certaines défaillances dans la gestion des risques professionnels, notamment en matière d'organisation du travail en interne. Notamment par rapport à la médecine du travail. «Certaines entreprises n'ont ni médecin sur place, ni convention avec la médecine du travail ». Bien que cette dernière joue un rôle prépondérant dans la prévention contre les accidents de travail et les maladies professionnelles. Certaines entreprises n'ont même pas de préposés à l'hygiène ou à la sécurité professionnelle. La même source a pointé du doigt, plus particulièrement, les petites et moyennes entreprises, notamment celles qui ont moins de 50 salariés. Ces dernières n'ont même pas une commission paritaire chargée de l'hygiène et de la sécurité professionnelle. Certaines entreprises privées ne respectent pas les normes, parfois par méconnaissance de la législation. «Elles ont les moyens et les compétences sur place, mais elles ne savent pas utiliser ces moyens et elles n'investissent pas dans la prévention», a expliqué notre interlocutrice. «Justement, à travers ces journées portes ouvertes et à travers ces séances de formation et de sensibilisation des chefs d'entreprises et des travailleurs, on essaye de vulgariser la législation en vigueur et donner des conseils techniques pour diminuer les risques de maladies professionnelles et les risques d'accidents de travail», conclut-on.