Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Amical - Suède 2 Algérie 0: Une défaite et des interrogations

par M. Zeggai

L'exploit n'a pas eu lieu pour Djamel Belamdi à Malmoë, lors de son premier match contre une sélection européenne, depuis son installation, en août 2018. Bensebaïni est passé par là. En effet, le défenseur algérien a été l'auteur d'un geste condamnable qui lui a valu son expulsion. Une expulsion qui s'est avérée comme le tournant du match. La sortie prématurée de Bensebaïni a mis ses coéquipiers et son entraineur dans une situation délicate et embarrassante, à la fois. Aussi, le changement a été, à notre avis, tardif pour préserver l'équilibre défensif et surtout l'absence d'un arrière gauche de métier et l'infériorité numérique ont été, il faut l'avouer, préjudiciables. Notre constat nous amène à dire que l'EN est passée à côté d'une belle sensation face à une équipe de la Suède qui a éprouvé des difficultés à entrer dans le vif du sujet, devant la monopolisation de la balle des Fennecs. Ces derniers ont entamé le match, sans aucun complexe, avec une première occasion ratée par Slimani qui a tenté sa chance dans un angle pourtant fermé. Au moment où les Algériens commençaient à donner des frayeurs aux Vikings, Bensebaïni est expulsé suite à un cumul de cartons (34e). Changement de physionomie du match avec une équipe de la Suède qui a appuyé sur l'accélérateur pour obtenir un penalty peu avant la pause, suite à un malheureux réflexe de Touba.

A la reprise, l'EN concède un second but, synonyme du KO suite à une erreur de jugement encore une fois de Touba. Les dès étant jetés. Piqués dans leur amour-propre, les nôtres tentèrent de réagir mais en vain, toutes leurs tentatives furent vouées à l'échec par manque de lucidité et de concentration. La Suède aurait pu marquer d'autres buts n'était-ce le portier Raïs M'bolhi qui a égalé, pour l'occasion l'ancien joueur de l'équipe nationale Rabah Madjer en nombre de sélections avec 90 matchs. Alors que peut-on retenir de cette empoignade ? Le moins que l'on puisse dire est qu'un grand chantier attend le sélectionneur national, Djamel Belmadi. Excès de jeu individuel, indiscipline dans le jeu, défaillance tactique dans l'animation offensive pour trouver des solutions en profondeur, manque de solutions chez les attaquants qui n'ont pas pesé sur la défense suédoise et absence d'un véritable meneur de jeu ; Ce sont-là les défaillances constatées sur lesquelles devra axer son travail le coach national.

Il s'agit d'un véritable coup d'arrêt pour l'équipe nationale, qui concède sa première défaite, après une série de cinq victoires et un nul face au Mali à Oran. Aujourd'hui, on se demande sur les objectifs assignés par le sélectionneur national des quatre derniers matches amicaux contre la Guinée, le Nigéria, le Mali et la Suède. Si c'est le rajeunissement de l'effectif, on est encore loin du compte. Si c'est pour faire progresser l'équipe, disons-le, tout de suite, certains joueurs ne sont plus en mesure de répondre aux critères de performance, excepté Bennacer, un joueur de classe mondiale, Bentabel qui retrouve ses sensations, M'bolhi qui n'a rien perdu de ses qualités. En somme, l'équipe nationale observera une trêve jusqu'à mars prochain, avec au menu la reprise des qualifications de la Coupe d'Afrique des nations CAN-2024 en Côte d'Ivoire. C'est l'occasion de tirer les enseignements nécessaires pour repartir, de plus bel, et créer la concurrence au sein du groupe et surtout au sein des joueurs, considérés comme les intouchables. Car, qu'on le veuille ou pas, le niveau de l'EN est en déperdition.