Le
gouvernement travaille pour que l'année 2022 soit «une année économique par
excellence». Assez tôt pour faire un constat global de ce travail, par manque
de données statistiques notamment, mais à juger les résultats des efforts
consentis dans ce cadre, à moins de deux mois de la fin 2022, on peut constater
que certains objectifs ont été atteints et d'autres attendent encore. Le
ministre de l'Intérieur, Brahim Merad, prévoyait,
quand il occupait le poste de médiateur de la République, un changement de
visage de l'économie algérienne au deuxième semestre de l'année en cours. Se
fiant en cela à la relance de près d'un millier de projets après la levée des
contraintes techniques et autres obstacles bureaucratiques, M. Merad affirmait dans ce sillage que c'est la relance de
tous ces projets qui sera à l'origine d'une dynamique économique exceptionnelle
dans le pays, dont l'objectif principal est de créer de l'emploi et de la
richesse, d'aller plus vers l'exportation et de réduire la facture des
importations, afin de sortir de la rente pétrolière. On parlait au futur, de
prévisions, et il reste à tirer les bilans réels. Car, si la relance des
projets bloqués est effective, la création des milliers d'emplois qu'ils
devaient générer n'est pas encore visible. Bien sûr, il faut compter,
là-dessus, sur les bonnes dispositions des patrons dont les projets ont été
débloqués, pour qu'ils respectent les plans de recrutement avancés à travers
les études socioéconomiques des projets en question, en guise d'argument
convaincant auprès des pouvoirs publics pour la libération de leurs
investissements. En clair, l'Etat a respecté ses engagements, et c'est aux
investisseurs de respecter les leurs, notamment sur le plan de la création
d'emplois. Pourrait-on jamais obliger ces investisseurs à respecter à la lettre
l'exécution du plan ressources humaines présenté avec les études
socioéconomiques des projets ? Aucun mécanisme réglementaire ne le prévoit, et
on ne peut compter que sur l'esprit patriotique de ces investisseurs. En tout
cas, l'année économique exceptionnelle projetée dans le discours officiel a
atteint ses objectifs à travers le renforcement de l'arsenal juridique, dont
l'adoption de la nouvelle loi sur l'investissement, en sus de la relance des
projets bloqués. Même si les indicateurs macroéconomiques de l'Algérie sont
positifs, prévoyant une croissance de 4,7% en 2022, les effets de la relance
économique ne seront perceptibles qu'en 2023, notamment la reprise d'aplomb de
la valeur du dinar (avec ses effets sur le pouvoir d'achat) et, surtout, en
matière de consolidation des offres d'emplois (réduction du taux de chômage).
Dans ce sens, en attendant que le secteur privé remplisse ses engagements, des
secteurs étatiques ont annoncé l'ouverture de 19.000 postes budgétaires dans le
secteur de la santé en 2023 et 40.000 autres dans le court terme dans le
secteur de l'énergie et des mines, ainsi que d'autres postes d'emploi dans
certains secteurs réputés recruteurs, comme l'éducation.