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Sadek Hadjeres n'est plus

par M. Mehdi

Sadek Hadjeres, ancien militant du PPA (1944 à 1949), puis du PCA (1951 à 1955), et dirigeant du Parti de l'avant-garde socialiste (PAGS), dont il a été le premier secrétaire de 1967 à 1990, est décédé jeudi 3 novembre, à Paris, à l'âge de 94 ans.

M. Hadjeres est né le 13 septembre 1928 à Larbaâ Nath Irathen. Il a fait des «études secondaires à Médéa, Blida, Ben Aknoun ; études supérieures à la Faculté de médecine d'Alger ; successivement ou simultanément médecin praticien et chercheur en sciences médicales, homme politique et chercheur en géopolitique», lit-on dans une autobiographie du défunt.

Son parcours militant l'a amené aux Scouts Musulmans Algériens (SMA), dont il a été responsable en 1943, puis «membre du PPA en 1944», avant d'occuper des «responsabilités (dont la présidence) à l'AEMAN (Association des étudiants musulmans d'Afrique du Nord) de 1947 à 1951».

Fin 1949, il quitte le MTLD-PPA à la suite de la crise «dite faussement «berbériste»», selon ses propres termes, pour adhérer à une «cellule de base du Parti communiste algérien (PCA) en janvier 1951». Un an plus tard, février 1952, il est «élu au Comité central du PCA». A l'interdiction du PCA en 1955, Sadek Hadjeres entre en clandestinité, «d'abord comme responsable national adjoint des CDL (Combattants de la Libération) puis, avec Bachir Hadj-Ali, (il) négocie et organise avec le FLN l'intégration des combattants communistes à l'ALN en mai-juin 1956».

Après l'indépendance, il «devient l'un des trois secrétaires du CC du PCA», et «reprend l'activité médicale et la recherche universitaire» parallèlement à des «activités politiques». Il «coordonne, après le Congrès du FLN du printemps 1964, l'appareil d'organisation redevenu clandestin depuis l'interdiction du PCA» en novembre 1962.

En 1966, les militants du PCA créent, dans la clandestinité, le «Parti de l'avant-garde socialiste (PAGS)». M. Hadjeres en est le premier secrétaire à partir de 1967 jusqu'au multipartisme instauré par Chadli Bendjedid en 1989.

En octobre 90, quelques semaines avant le congrès du PAGS qui s'est tenu en décembre de la même année, Sadek Hadjeres informe les autres dirigeants de sa décision de «se dégager de toute responsabilité effective».

Au début de 1992, après une grave crise au PAGS, il se libère «de toute affiliation partisane en réaffirmant son engagement social, démocratique et communiste envers l'héritage historique du mouvement ouvrier et communiste algérien».

Dans une déclaration publiée fin novembre 92 de la même année, il dénonce «le sabordage du PAGS», estimant que «l'alignement sur les sphères hégémonistes du pouvoir en place et les projets de démantèlement idéologique et organique du parti sont orchestrés et mis en œuvre sous les pressions et l'intervention directe du système».