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Le sommet arabe et l'essentiel

par Abdou BENABBOU

Il est à admettre que le sommet arabe, tenu depuis deux jours à Alger ne ressemble en rien aux précédents. La mise en exergue des égos des chefs d'Etat venus parader pour transformer le sommet en cour de récréation était totalement absente pour céder la place à une maturité et à un esprit de responsabilité évidents sur lesquels tout le monde a convenu.

Il est vrai que l'heure n'est plus aux petites chamailles personnelles même si dans les recoins du centre de conférences il y eut quelques discrets signes de passagères humeurs mais qui n'ont pas outrepassé la bienséance diplomatique. Les emportements d'un Kadhafi n'étaient plus là et les répliques des anciens monarques du golfe Arabique ne sont plus que de vieux souvenirs. Les grandes urgences du moment ont été à l'évidence le socle d'un rassemblement homogène où l'essentiel des préoccupations a été partagé.

Les chefs des délégations venus en nombre se sont penchés sur l'essentiel, contraints de s'y appliquer au vu de la situation catastrophique mondiale. Le président Abdelmadjid Tebboune a été bien inspiré de déployer ses efforts pour que les calculs inopérants et individuels soient écartés de la conférence pour que ne soit retenu que l'essentiel. Sans faire l'impasse sur les vrais problèmes que vit le monde arabe, notamment en Palestine, en Libye, au Yémen entre autres, les conférenciers se sont animés de la volonté d'affronter des vrais sujets cruciaux desquels d'ailleurs dépend l'avenir de leurs pays respectifs. Certes, les dissensions actuelles s'érigent en parois de blocage sur lesquelles bute la naissance d'une harmonie arabe vitale, mais l'urgence est de fédérer les forces que chacun détient.

Que toutes les délégations aient été convaincues de la primeur à s'accorder et à se mettre d'accord pour un front uni contre les terribles aléas provoqués par la crise économique mondiale est une décision collective jamais vécue jusqu'ici.

Pour une fois, le sommet d'Alger n'a pas été une foire d'empoigne.

Il restera le plus difficile pour concrétiser l'espoir ancré et pour enterrer l'idée répandue qui indiquait que les Arabes s'étaient mis d'accord pour ne pas être d'accord.