Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

LE PROFIL PATHÉTIQUE DE GUTERRES

par Abdou BENABBOU

Hier dans son discours à l'occasion de la célébration de la Journée des Nations unies, Antonio Guterres, son secrétaire général, avec un trop-plein d'humanisme, ne pouvait se détacher d'un profil pathétique face à la réalité du monde d'aujourd'hui. Il a appelé de tous ses vœux l'humanité, qu'il savait pourtant totalement sourde, à une entraide et une solidarité mondiale sachant certainement qu'il prêchait dans le désert.

En commis bien avisé, le secrétaire général onusien est convaincu que l'humanité a atteint un degré de désespérance rarement vécue, si ce n'est au cours des deux guerres mondiales avec leurs dizaines de millions de morts et que la situation internationale actuelle n'a pas fini de se dégrader. La crise économique, de connivence avec les dramatiques déconvenues sanitaires répétées, a introduit le monde entier dans un trou noir rendant l'ensemble de la société humaine incapable d'entrevoir une existence heureuse dans l'avenir.

Il est devenu utopique de réclamer de la solidarité et de l'entraide et il faudra bien bannir de la liste des réclamations les termes des recommandations humanitaires du lexique des supplications onusiennes. Partout, l'Homme n'a plus de bras ni d'âme disponibles pour pouvoir se prêter à une solidarité dont le sens a été travesti par le mélange de la cupidité et des vils entremets politiciens. L'effarant drame est que dans la plupart des régions du monde, il ne craint plus la mort, mais il a au contraire maintenant et de plus en plus une sacrée peur de l'existence au point de voir en son effacement une délivrance.

La misère et la mal-vie ont largement rampé partout pour que la difficulté d'existence se généralise. Ironie du sort, des hauts responsables politiques occidentaux s'étaient aventurés hier en affirmant que leurs pays n'avaient pas vocation à porter sur leurs dos la misère du monde. Ils ne croyaient pas si bien dire, car aujourd'hui, leurs sociétés elles-mêmes sont dans l'incapacité de faire face à leurs propres misères.