La situation sociale des travailleurs de l'Office
national de développement des élevages équin et camelin (ONDEEC), a atteint le
seuil critique après près de 40 mois sans salaire.
En effet, les nombreuses doléances du collectif des
travailleurs, poussés à la pauvreté et la précarité sociale, n'ont rien donné à
ce jour. Et dans une énième tentative de trouver une solution au calvaire des
travailleurs, le syndicat de l'ONDECC vient de saisir le nouveau wali, dans une
missive dont nous détenons une copie. Empêtré dans des difficultés financières
depuis plusieurs années déjà, l'ONDEEC) vit une situation des plus précaires,
le menaçant carrément dans sa survie. L'asphyxie financière que vit l'office
est due au non paiement de la quote-part de 9% sur
les recettes issues du Pari mutuel urbain que doit lui verser la société des
Courses hippiques et du Pari mutuel (SCHPM). Selon l'arrêté interministériel du
05 septembre 1989, la Société des Courses hippiques est tenue de verser à l'ONDEEC,
selon une périodicité fixée par voie réglementaire, une quote-part de 9% des
recettes du Pari mutuel urbain, une cagnotte destinée à couvrir essentiellement
les frais de fonctionnement et de gestion de l'office mais aussi les salaires
des travailleurs, «dans une situation matérielle des plus difficiles», dénonce
la section syndicale de l'ONDEEC. Les éleveurs, impliqués dans un partenariat
actif avec l'office, sont eux aussi découragés et risquent de cesser leurs
activités si l'aide financière, qui leur revient au titre de l'encouragement à
l'élevage, ne leur est pas versée dans les meilleurs délais. Tout
en menaçant de recourir à un débrayage illimité au cas où la situation demeure
bloquée, les travailleurs de l'office et leurs représentants syndicaux en
appellent à l'arbitrage du ministre de l'Agriculture, en attirant son attention
sur la «tension sociale qui a atteint son paroxysme au sein de l'ONDEEC»,
avertit encore la section syndicale de l'office, qui met en garde contre une «
liquidation programmée d'une filière traditionnelle, celle de l'élevage équin,
(...), une activité ancestrale, faisant partie intégrante de l'identité même de
l'antique Tihert». D'aucuns voient dans le changement de statut de
l'office pour passer d'EPIC à établissement public administratif (EPA), une
solution pour sauver de la disparition l'un des plus importants maillons de la
toute la filière équine en Algérie.