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Equipe nationale: Sur la voie du redressement

par Adjal Lahouari

«Jamais deux sans trois» dit un adage populaire. Et Belmadi l'a vérifié pour sa plus grande satisfaction avec cette troisième victoire face aux Super Aegles qui voulaient prendre leur revanche en, tentant d'arrêter la nouvelle série d'invincibilité en cours des Fennecs. Dans notre article de présentation, on s'est interrogé sur les intentions du sélectionneur national. Allait-il poursuivre les essais, ou abattre la carte de la sécurité ? Finalement, il a opté pour la seconde option en alignant, à un ou deux joueurs près, son meilleur onze possible. Le jeu fluide développé, cette fois, par l'EN était de bon augure et on pensait qu'il allait vite payer face à des Nigérians regroupés dans leur camp et ayant choisi de placer des contres classiques. On peut dire que le but encaissé par nos Verts est tombé comme un cheveu dans la soupe.

En l'occurrence, la responsabilité de Mandi est engagée car il a manqué de réaction sur le rebond du ballon. Venant de la part d'un international de 30 ans évoluant en Liga espagnole, c?est plutôt décevant. D'ailleurs, il a commis une autre faute heureusement invalidée pour hors-jeu. En l'occurrence, les Verts ont affiché une force de caractère qui leur a permis de surmonter ce handicap. Au cours de ce premier half, les Algériens par Mahrez, Slimani et Belaili, ont multiplié les essais, mais n'ont obtenu que des coups francs et des corners. Que ces balles arrêtées n'aient pas été exploitées constitue certainement l'une des lacunes qui doivent retenir l'attention du staff. Heureusement la faute commise par les défenseurs nigérians sur Bensebaîni a été sanctionnée par un pénalty adroitement transformé par le capitaine des Verts. Cette égalisation était, on ne peut plus méritée, au regard de la domination algérienne. En effet, le pressing de nos représentants était intense, permettant au latéral Bensebaïni d'occuper une zone avancée dans son couloir, ce qui fait, qu'à certains moments, l'EN jouait en 3-4-3, Touba occupant le flanc gauche tout en répliquant vers l'axe lors des contres nigérians.

Il faut préciser que la rentrée de Bentaleb à la place de Zorgane a accentué la domination des Verts, qui voulaient absolument gagner ce match de prestige entre deux grandes nations du football. Et c'est à force de placer des banderilles dans la défense nigérianne que les Verts ont fini par trouver une brèche mise à profit avec un rare sans froid par Attal d'un tir imparable des 30 m.

Ce n'est qu'à partir de ce but que les Nigérians ont consenti à sortir de leur coquille pour tenter de niveler la marque. Nos notes attestent que les Black Stars ont eu le même nombre d'occasions à chaque mi-temps, alors que les Verts ont été plus entreprenants avec un Bennacer au four et au moulin, un Mahrez retrouvé et un Slimani très combatif. En lançant Bentaleb, Belmadi a rééquilibré le milieu si défaillant face à la Guinée avec les précieux appuis sur les côtés apportés par Attal et Bensebaini. Quant aux trois « jokers » Amoura, Ounas et Delort, ils n'ont pas démérité au cours du temps de jeu que leur a accordé le sélectionneur national. Malgré la bourde de Mandi, il n'y avait pas de raison de procéder à des changements en défense, et le résultat final a donné raison à Belmadi.

De toute évidence, il faut apprécier les bienfaits de cette victoire contre une grosse cylindrée du continent. Cependant, elle ne doit pas masquer les lacunes enregistrées dans le placement, la couverture du coéquipier en difficulté, ainsi que le jeu de tête déjà signalé après le match contre la Guinée. Il est certain que la composition de la charnière va retenir l'attention du staff, et on s'aperçoit que la succession du « roc » Belamri est dure à assurer. Maintenant, il faudra attendre le mois de novembre pour connaître les noms des nouveaux capés dont le niveau technique devra être forcément élevé, ce qui aidera les Verts à progresser. Les observateurs estiment que l'EN est sur la voie du redressement après les fortes déceptions de la CAN et des éliminatoires du Mondial 2022. Si la FAF dégote une grande nation du football, les Fennecs sont volontiers preneurs.