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Beaucoup reste à faire

par Abdelkrim Zerzouri

Le ministre du Tourisme a livré un discours très élogieux à propos du bilan de la saison estivale 2022. Une «réussite» sur tous les plans, a-t-il affirmé dans une allocution prononcée à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du tourisme. Chiffres à l'appui, il indique que «plus de 10.500.000 touristes locaux et étrangers ont afflué sur les 14 wilayas côtières», et que grâce à ses activités liées à la saison estivale, le secteur touristique a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 200 milliards de dinars. Des chiffres qui incitent à poursuivre les efforts pour réaliser les objectifs escomptés permettant le développement de ce secteur et sa contribution effective à l'économie nationale, comme l'estime le même responsable. Au-delà de ces statistiques, qui restent axées sur un «tourisme des plages», faisant bouger les affaires dans les transports, la restauration et l'hébergement, avec des petits boulots saisonniers, le tourisme reste encore à inventer. Mais peut-on ambitionner de faire du secteur du tourisme un levier de l'économie nationale et une alternative au secteur des hydrocarbures à long terme ? Plus réaliste, le ministre dira qu'«il est temps de mettre en place une nouvelle conception pour développer le tourisme et consolider sa position à travers l'élaboration de nouveaux mécanismes et législations à assurer, non seulement à des fins économiques, mais aussi pour des dimensions humanitaires à mettre au cœur des politiques générales en vue de faire du tourisme un droit pour les citoyens à travers le monde, ce qui leur permettra de mieux se connaître». Mais, cela reste quand même au stade de la vision théorique car toute la difficulté consiste à passer à l'acte, afin de pétrir cette «nouvelle conception» en tant que moyen de développement du tourisme. Le tourisme domestique, dont les chiffres sont grossis par les virées massives d'un week-end au bord de la grande bleue, est un vecteur des plus importants dans cette équation, mais il reste à lui donner une plus importante dimension, en renforçant d'autres destinations aptes à même d'attirer le touriste à longueur d'année. Qu'en est-il du développement du tourisme thermal, auquel a appelé le président de la République, ainsi que le tourisme écologique, le tourisme saharien, le tourisme religieux et autres produits touristiques qui peuvent attirer non seulement le touriste local mais également étranger, surtout étranger, source de rentrée des devises ? Dans ce sens, les autorités commencent à agir sur les leviers qui peuvent réellement booster le tourisme, dont la dernière décision de facilitation d'obtention des visas pour les touristes étrangers, un grand pas vers le renforcement de l'attractivité de la destination ?Algérie', en attendant la baisse des prix des hôtels et du transport aérien.

Car, malgré tous les atouts dont bénéficie la destination Algérie, on ne peut concevoir un modèle de développement du tourisme sans mettre sous les yeux la concurrence féroce sur le plan international, ainsi que le marketing pour commercialiser son produit.