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Paradou AC: Une nouvelle mue qui s'explique

par Adjal Lahouari

Chaque été, pendant que tous les clubs de Ligue 1 s'engagent dans la surenchère liée aux recrutements tous azimuts, le PAC ne participe pas à cette course, ou alors très peu avec un ou deux éléments. C'était le cas cet été avec une seule recrue, le U 21 de l'USMBA Bendouma, alors que Berkoum est revenu du RCA où il était prêté. En revanche, la colonne départs est à chaque fois bien garnie, les meilleurs joueurs tapant dans l'œil des clubs européens ou algériens. Ces transferts s'effectuent sans difficultés notoires, car les dirigeants du PAC y trouvent leurs comptes avec de très appréciables rentrées d'argent. Il n'entre pas dans nos intentions de reprocher cette pratique qui est un retour sur investissements. Car le Paradou a mis et met les moyens, pour former les pépites dénichées à travers le territoire national. A l'image d'Ajax Amsterdam en Europe, le PAC fonctionne avec cette « tirelire » et tout porte à croire que c'est désormais l'activité principale de l'Académie. Les responsables du PAC ont toujours engagé des entraineurs donnant la priorité à la technique. Le bon football développé de tout temps par les Académiciens a conquis les amoureux du beau jeu.

D'aucuns ont estimé, que si le Paradou avait conservé tous les joueurs transférés, il aurait une formidable équipe à nulle autre pareille. Mais il s'agit d'un rêve irréalisable, car il faut tenir compte de la réalité économique. Onzième en championnat 2020-2021 à 20 clubs, le PAC est remonté au 7ème rang la saison suivante, grâce surtout à son duo de buteurs, Benbouali et Bouzok, partis eux aussi monnayer leur talent ailleurs. Le Paradou version 2022-2023 est reparti avec de nouveaux joueurs espoirs formés dans le même moule, mais qui, à notre avis, risquent d'éprouver des difficultés. Non pas à se maintenir parmi l'élite, car il existe des sociétaires plus faibles, mais il est utopique de croire que les poulains de Fransisco Chalo vont participer à la course au titre et aux places d'honneur, car il y a des signes qui ne trompent pas. Au terme de la quatrième journée, les Pacistes ont déjà subi deux défaites pour une seule victoire et un nul. Ils ont inscrit trois buts seulement et concédé quatre. Ils pointent à la onzième place et ne précédent que le groupe des mal classés, dont le MCO et la JSK. Si, comme on le pense, ces derniers viennent à se ressaisir, les Pacistes se retrouveraient dans le wagon des clubs menacés par la relégation. Est-ce que nous sommes trop alarmistes ? Cette analyse repose sur leur prestation fournie face au CSC, samedi après-midi. On ne tiendra pas compte du fait que le CSC avait l'impression de jouer à domicile avec ses milliers de fans dans les tribunes, du fait que les Académiciens ont l'habitude de subir ce type de situation. Ce que l'on doit mettre en évidence, c'est le système appliqué qui donne la part belle à la défense et au milieu. Face au CSC, l'attaquant Belkacem était le plus souvent isolé sur le flanc gauche. On comprend alors pourquoi ce flanc gauche aura été le «circuit préférentiel» du PAC qui, malgré de nombreuses occasions, n'a jamais visité les bois du gardien constantinois Rahmani. Et pourtant, les mouvements offensifs semblaient prometteurs au départ mais ne furent jamais concrétisés. Le second constat à faire concerne l'engagement physique. Bien que leurs gabarits soient inférieurs, les coéquipiers de Titraoui y sont allés vraiment à fond, face à des adversaires plus calmes et plus expérimentés. Le bilan est très significatif : un revers, pas de but marqué, un but encaissé, un joueur adverse évacué par l'ambulance, des cartons jaunes et un rouge. L'entraineur Chalo était furieux, mais n'est il pas responsable de cette mauvaise mue ? Il reste 26 journées à disputer, il a donc le temps pour revenir aux fondements qui ont fait la réputation du Paradou. Le calendrier paraît favorable avec 7 matches à Alger ou Dar El Beida pour 4 déplacements seulement, à Tizi Ouzou, El Bayadh, Oran et Biskra. Une certitude, l'avenir du Paradou dépendra des choix tactiques et techniques de son entraineur, car le talent ne fait pas défaut.