Faut-il réarmer les gardes forestiers ? Pour le Directeur
général des forêts, Djamel Touahria, l'éventualité
d'un réarmement des gardes forestiers n'est pas à écarter. Sur le plan de
l'encadrement juridique rien ne s'y oppose, car le corps des gardes forestiers
dispose de l'autorisation de porter des armes, mais la question ne relève pas
de ses seules prérogatives. Dans leurs missions de surveillance dans les bois,
forêts et réserves naturelles, les agents forestiers ont toujours été armés,
mais ils ont dû restituer leurs armes durant la décennie noire, mais un retour
à la situation d'avant-1990 n'est pas du tout exclu. Aujourd'hui, avec la
multiplication des menaces qui pèsent sur le patrimoine forestier, dont les
incendies criminels, la destruction des arbres, l'invasion du béton dans les
espaces boisés, le braconnage, l'extraction de plantes et d'espèces végétales
protégées et autres activités illégales, comme la vente illicite de boissons
alcoolisées, le réarmement des gardes forestiers est une nécessité absolue.
D'ailleurs, les concernés se sont plaints du manque de moyens pour faire face
aux criminels, qui n'hésitent pas à user de pratiques violentes pour dominer
les lieux. D'un autre côté, le renforcement de la protection du patrimoine
forestier, qui passe par le réarmement des gardes forestiers, vu sa force de
dissuasion, permettrait de donner un coup de pouce à l'économie forestière, en
rassurant les investisseurs. Tout plaide, donc, pour un réarmement des gardes
forestiers, mais le dossier requiert l'intervention et le quitus des autorités
compétentes pour le rendre effectif. Le DG des forêts reste très confiant,
estimant lors de son intervention sur les ondes de la radio que la
réglementation est là et les gardes forestiers est un corps qui dispose de
l'autorisation de porter des armes, « donc à l'avenir, on va les (ndlr, les
armes restituées) récupérer », a-t-il soutenu. Mais
il ne donnera pas plus de détails sur la date de la récupération de ces armes
et leur distribution aux agents forestiers. Les gardes forestiers seront-ils
réarmés d'ici la prochaine saison estivale, où les pyromanes, pour ne citer que
cette potentielle menace, font parler d'eux ? Doit-on encore attendre avant de
se rendre compte qu'il faut agir rapidement face à ce genre de situation ?
Ainsi en va-t-il avec le renforcement des capacités d'intervention, qui exige
le renforcement des effectifs. Une exigence qui a été soulevée à maintes
reprises ces deux dernières années, notamment l'insistance sur le recrutement
d'agents qui connaissent bien le terrain (parmi les habitants du voisinage
immédiat des forêts), et qu'on n'a pas encore concrétisée !?
M. Tahraoui a révélé dans ce sens qu'une demande
vient d'être adressée au ministère des Finances pour le renforcement des
effectifs de la Direction générale des forêts par le recrutement et la
formation de nouveaux agents. Ne devait-on pas souligner « urgence signalée »
afin d'accélérer cette procédure administrative ?