A qui
profite la guerre en Ukraine ? A l'industrie de l'armement. Mais, dans son
horrible aspect humain, la guerre n'a jamais fait de gagnant, mais de notre
temps, celui qui en ressort plus fort sur le plan économique aurait tiré son
épingle du jeu. Dans cette guerre en Ukraine, c'est l'Europe qui paie le prix
fort dans son engagement contre la Russie, notamment en se lançant dans une
guerre économique où elle ne fait pas le poids. Selon une déclaration du
vice-président de la Commission européenne, les prochaines prévisions de la
Commission européenne, attendues jeudi, devraient montrer un ralentissement de
la croissance et une hausse de l'inflation. Et, ajoute-t-il dans ce même
contexte, l'Europe « peut s'attendre à des révisions à la baisse, encore plus
pour l'année prochaine ». Pis, les risques de l'aggravation de la situation
augmentent avec une probable coupure des livraisons de gaz par la Russie. Il
s'agit d'une seconde révision à la baisse des prévisions de croissance et de
relèvement du taux d'inflation en moins de deux mois. Pour rappel, au mois de
mai dernier, la même Commission a abaissé ses prévisions de croissance à 2,7%
en 2022 et à 2,3% pour l'année prochaine tandis que son estimation d'inflation
a été relevée à 6,1%. Quant aux Etats-Unis, ils s'en sortent plutôt bien dans
cet environnement mondial marqué par la récession. Certes, la hausse des prix
du baril a augmenté le prix de l'essence à la pompe, mais le dollar ne s'est
jamais mieux porté. Hier mardi 12 juillet, la parité entre l'euro et le dollar
a sonné l'alerte au sein des pays de l'Union européenne. Le dollar a gagné 14%
depuis le début de l'année, soit depuis le début de la guerre en Ukraine, et
s'échangeait à un dollar pour un euro dans la matinée du mardi, un niveau
jamais atteint depuis deux décennies. La Russie résiste, elle, face aux
sanctions occidentales. Les données sur l'économie russe ne sont pas
accessibles, mais on voit bien que la contre-offensive face aux sanctions
économiques donne des résultats qui affaiblissent ses adversaires, notamment à
travers les coupures de ses livraisons de gaz aux pays européens engagés dans
cette guerre économique. Au bout de la logique, on se demande pourquoi l'Europe
s'est-elle laissée enfoncer dans cette crise ? Seul le
président français, Emmanuel Macron, sentant les déboires économiques qui se
font ressentir en France, en Europe et à travers d'autres contrées dans le
monde, avait tout tenté pour arrêter la guerre en Ukraine. Les pays producteurs
de pétrole et de gaz, pour leur part, profitent de la manne financière
inespérée résultant de la hausse des cours du baril sur le marché international
et du retour en puissance du dollar américain, monnaie principale dans les
achats des hydrocarbures. Mais, on ne sait pas ce qui peut se passer sur ce
marché, qui reste très volatil.