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L'ennemi n'est-il plus le même ?

par Abdelkrim Zerzouri

La Russie, la Chine et l'Iran ont été au cœur des débats lors du sommet du G7, qui s'est tenu mardi en Allemagne. L'accent a été ainsi mis sur la poursuite des sanctions économiques contre la Russie en signe de soutien à l'Ukraine, en gardant un œil sur son allié chinois, et un retour à l'accord sur le nucléaire iranien qui mettrait fin aux sanctions économiques contre l'Iran. L'ennemi n'est-il plus le même ? Pour les pays membres du G7, c'est la Russie et la Chine qui constituent une véritable menace pour les intérêts occidentaux, alors que pour le cas iranien, il faut juste contrecarrer ses plans. Le G7 veut traiter le plus rapidement possible la question, retourner à l'accord sur le nucléaire, avec les Etats-Unis, qui se sont retirés en 2018 sous l'administration de Trump de cet accord signé en 2015, et passer aux choses sérieuses. Aller vers de nouvelles sources d'approvisionnement en pétrole et gaz pour remplacer le premier fournisseur, la Russie, synonyme d'une levée des sanctions économiques imposées à l'Iran et renforcer la disponibilité du pétrole et du gaz sur le marché, surtout, grâce à une production qui augmentera, si l'Iran effectue son retour sur le marché, « de plus de 1 million de barils par jour (mbj) d'ici 6 mois pour atteindre sa pleine capacité de 3,8 mbj », selon les prévisions des experts de l'AIEA. Pour des pays qui plaident avec insistance auprès des membres de l'Opep pour obtenir une hausse de la production de pétrole afin de compenser le déficit créé par les sanctions contre le secteur énergétique russe et influer sur les prix, sans obtenir un écho favorable, l'arrivée sur le marché du pétrole iranien constituerait une véritable bouffée d'oxygène. Dans sa déclaration finale, le G7 a également appelé Téhéran à cesser ses opérations de missiles balistiques et les « menaces » à la navigation maritime, notant que la diplomatie est le meilleur moyen d'arrêter le programme nucléaire iranien. Une déclaration qui cherche à rassurer l'Etat hébreu, qui rejette tout retour à l'accord sur le nucléaire iranien. Mais, les choses étant ce qu'elles sont, l'Iran n'est plus pressé de signer cet accord. Désormais, l'Iran demande aux Américains de retirer les ?Gardiens de la révolution', la force de l'élite de la sécurité iranienne, de la liste des organisations terroristes, avant de signer l'accord sur le nucléaire. Il convient de noter que les deux parties étaient sur le point de parvenir à un accord en mars dernier, lorsque l'Union européenne a invité les ministres des Affaires étrangères des signataires de l'accord nucléaire à se rendre à Vienne pour finaliser un accord qui a été élaboré après 11 mois de négociations pourparlers entre Téhéran et l'administration américaine. Les Européens ont pu renouer des pourparlers indirects entre Américains et Iraniens, qui se tiennent depuis le 28 juin au soir, à Doha.