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«Rachad», ses sources de financement et le «MAK»: Le grand déballage de Benhalima se poursuit

par A. Zerzouri

Le grand déballage d'informations compromettantes sur la nature du mouvement terroriste «Rachad» s'est poursuivi dans la troisième partie des aveux de Mohamed Azouz Benhalima, diffusés lundi soir par la télévision algérienne sous le titre «Chemin de la félonie? détails de la conspiration». Dans cette partie, il a révélé la structure organisationnelle du mouvement terroriste «Rachad», ses sources de financement ainsi que ses relations « secrètes » avec le mouvement terroriste «MAK». Expliquant dans ce sens qu'il a pu, grâce aux relations nouées avec les éléments de «Rachad» en France, au Canada et en Angleterre, identifier la composante humaine de ce mouvement terroriste et ses sources de financement. Dans sa forme organisationnelle, selon les détails livrés par Benhalima, le mouvement terroriste «Rachad» rappelle celui des organisations terroristes islamistes, avec un Conseil de la choura composé de sept éléments, à savoir «Larbi Zitout, Mourad Dehina, Abbas Aroua, Rachid Mesli, Nazim Taleb et deux magistrats binationaux franco-algériens, sans citer leurs noms, car travaillant dans les coulisses. Concernant les sources de financement du mouvement terroriste, le concerné a indiqué qu'elles sont «multiples», citant «la collecte des fonds, des dons, les virements électroniques et les recettes de YouTube». Et de citer une certaine Soraya Aït Mohand qui est chargée de la collecte des dons, dans la mesure où «Zitout adopte le principe de la direction depuis les coulisses». Selon les aveux de Benhalima, Larbi Zitout a collecté avec Assia Guechoud près de « 90.000 euros » en exploitant l'affaire de Mohamed Abdellah. Quant aux relations entre «Rachad « et le «MAK «, il a affirmé qu'il s'agit de liens «secrets», les deux entités terroristes veillant à tenir des réunions secrètes à travers des organisations écrans.

Citant dans ce sillage l'organisation, par les deux mouvements terroristes, d'une «réunion secrète en Espagne peu avant le déclenchement des incendies en Algérie (été 2021)», relevant que «la dénommée Yasmine Benini avait organisé cette réunion ainsi que d'autres rencontres». Ainsi qu'une autre réunion organisée après le Hirak du 22 février 2019 dans la région de Saint-Michel (France) entre l'organisation écran dite «Pour une Algérie nouvelle» relevant du mouvement «Rachad» et «Akda» relevant du mouvement «MAK». Affirmant dans ce sens que «le porte-parole de Jean Luc Mélenchon (président du parti La France insoumise), des parlementaires français en exercice, d'anciens députés et plusieurs autres personnalités» ont assisté à cette dernière réunion où la question des détenus en Algérie a été abordée.         

Benhalima a signalé que les membres de «Rachad» activaient principalement à Paris, au Canada et en Angleterre, et que ce mouvement avait de nombreuses antennes dont les mouvements «PUNA» et «Rebuilding Algeria» (reconstruire l'Algérie), ainsi que les instituts «Hoggar», «Cortoba» et l'organisation «Karama», des entités implantées toutes en Suisse. Alors que le siège du bureau du secrétariat général du mouvement Rachad se trouvait à Londres et qu'il était géré par Larbi Zitout, «le responsable officiel et véritable de Rachad, un mouvement qui ne croit point au principe de la Choura», a-t-il encore indiqué.

Les plans d'Ismaïl et Larbi Zitout

Les militants du mouvement coordonnent par le biais d'individus activant dans l'ombre, à l'instar de Camélia, installée aux Etats-Unis, et les dénommés Ismaïl et Miloud Zitout, Hakem Chakib à Paris, Hermes et Wahid, a-t-il détaillé, relevant que ces six personnes sont «chargées de la coordination médiatique». Selon les aveux du détenu Benhalima, le mouvement Rachad tentait «d'exacerber le Hirak populaire et de plonger l'Algérie dans une crise pour exécuter ses plans et les desseins des parties qui le soutiennent», révélant que cette entité terroriste s'était mise à «recruter des jeunes du Hirak auxquels elle a même organisé des traversées vers l'Europe pour les exploiter plus tard». Ce mouvement «ne croit pas au pacifisme, mais bien au contraire il prône l'action armée», a-t-il précisé, relevant qu'il «exploite les détenus par le biais d'un réseau spécialisé dans l'organisation des opérations de migration clandestine, géré par Saïd Yahiaoui et Drissi Abdellah qui est d'origine marocaine». Parmi les personnes exploitées, Benhalima a cité les noms d'«Issam Sayah, Fatma Zohra Bouras, Amine Babiche et Ibrahim Laalami dont la vidéo montrant son arrestation par les garde-côtes espagnols a été truquée par Amir Boukhors (Amir Dz ». Montrant Ismaïl Zitout de « maître de jeu », il a indiqué que cet individu « tapi dans l'ombre, gérait le succès médiatique du mouvement et se chargeait de plus de 32 pages Facebook, à l'instar de Akhbar El Ahrar, Maarakt Tahrir El Waaï, Sada El Hirak, outre les pages de Amir Boukhors et Larbi Zitout ». Il a expliqué comment Ismaïl Zitout «protégeait» son frère Larbi à travers « de faux signalements » déposés auprès de la police britannique et selon lesquels « un opposant politique » serait l'objet d'une « tentative de liquidation à son domicile ». Ces signalements avaient pour objectif « d'assurer une certaine protection à Larbi Zitout et de faciliter l'obtention d'une autorisation pour l'installation d'un système de surveillance et des caméras de surveillance dans son domicile ». Les actions d'Ismaïl Zitout sont intervenues suite à l'inscription par les autorités algériennes de Larbi Zitout et de son mouvement dans la liste des entités terroristes, a ajouté le détenu Benhalima. Ce dernier est revenu en outre sur la relation entre Amir Boukhors et Larbi Zitout, relevant, dans ce cadre, qu'Ismaïl et Larbi Zitout avaient convenu au départ de « former » Amir Dz aux fins d'exploitation. Il a indiqué en outre que son déplacement en France avait créé une «crise» entre Zitout et Amir Dz, ce qui confirme d'après lui « la fragilité de leur relation ». Benhalima a dit avoir préparé « à la demande d'Ismaïl Zitout près de 18 vidéos sur Amir Dz qui n'ont pas été diffusées afin de faire pression sur lui ». « Ismaïl et Larbi Zitout œuvrent depuis décembre 2021 à casser Amir Dz pour plusieurs raisons, notamment le conflit d'intérêt dans les affaires de Mohamed Abdellah et Bounouira », a-t-il expliqué. D'après Benhalima, « l'argent et les femmes » sont les seuls éléments qui animent ces deux terroristes, avant d'évoquer la relation « solide » unissant Larbi Zitout et une certaine Manar Menaseri qu'il a qualifiée de « yeux de Zitout en Turquie ». Cette dernière reçoit de la part de Zitout « un montant de 500 euros chaque mois pour élaborer des rapports sur les réunions des frères musulmans en Turquie», a-t-il fait savoir.