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![]() ![]() ![]() ![]() En Algérie, les périodes
estivales liées au football se suivent et se ressemblent. En effet, dès la fin
du championnat de la Ligue 1, les dirigeants des clubs s'empressent à s'engager
dans l'un de leurs exercices favoris, le recrutement. En principe, cette action
vise à renforcer les effectifs tant sur le plan de la qualité plutôt que dans
la quantité, sauf que cette opération d'une importance capitale, doit obéir à
certaines conditions. Or, la première condition liée à cette procédure, à
savoir l'implication des entraineurs, est allègrement ignorée, puisqu'aucun
technicien n'est actuellement en place, se trouvant, soit au chômage, soit en
vacances après une saison harassante et stressante. Profitant de leur statut,
les dirigeants enfilent leur deuxième « costume », celui de techniciens et ont
commencé à engager des joueurs qui, selon eux, vont permettre à leurs clubs de
jouer des rôles plus intéressants, plaçant la barre de plus en plus haut. « Si
vous êtes si compétents dans le domaine technique, alors pourquoi m'avez-vous
engagé ? Je vous propose d'enfiler mon survêtement tout de suite ! » C'est la
cinglante riposte d'un entraineur à un dirigeant qui se croyait tout permis et
qui, évidemment, a fini par battre en retraite. Toujours est-il que cette
mascarade de placer constamment la charrue avant les bœufs a encore de belles
années devant elle. Alors que la période officielle du recrutement ne s'est
ouverte que lundi 20 juin, la plupart des clubs se sont engagés bien avant dans
cette surenchère qui prendra fin le 14 août, soit cinquante jours de
tractations.
Ce « mercato à l'algérienne » surprend les observateurs. En effet, sauf cas vraiment exceptionnels, les dirigeants font fausse route en s'impliquant dans une opération qui ne relève pas de leurs prérogatives. C'est lorsque les entraîneurs prendront leurs fonctions que les difficultés commenceront à apparaître. Dans certains clubs, les dégâts risquent déjà d'être plus apparents en fonction du nombre de joueurs quittant le navire. Autant dire que les techniciens sont mis en demeure de tout reconstruire, alors qu'ils n'ont pas participé à la mise sur pied des effectifs. Les dirigeants n'en ont cure de ce « détail » et exigent des résultats immédiats. Actuellement, plusieurs clubs sont à l'arrêt total car étant bloqués par les dettes et l'interdiction de recrutement. Qu'importe, leurs dirigeants gagnent du temps en vendant du rêve aux supporters, guère convaincus par ces promesses. La réalité du terrain sonnera pour eux comme un douloureux réveil. |
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