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Enseignement des mathématiques: Plaidoyer pour une révision des programmes

par M. Aziza

L'épreuve des mathématiques chez les candidats au baccalauréat en particulier est devenue une hantise. Une appréhension qui parfois empêche les élèves de raisonner logiquement et à résoudre des problèmes mathématiques pourtant « abordables ».

C'est ce qu'a estimé Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), en réponse aux avis mitigés quant à la complexité des sujets des mathématiques de cette session « 2022 », émis par certains candidats. Notamment ceux inscrits en filières gestion et en sciences naturelles. Le président du Satef a affirmé que les sujets de cette session étaient abordables. Sachant, dit-il, que « les épreuves de mathématiques ont porté sur les cours des 1er et 2e trimestres seulement ». Il précise que les candidats de cette session doivent s'estimer heureux d'autant plus que plusieurs cours ont été annulés durant cette année. Notre interlocuteur a affirmé que les élèves aujourd'hui cherchent des questions directes en mathématiques, or cette matière interpelle beaucoup plus l'esprit d'analyse chez les élèves, sachant, dit-il, qu'il s'agit d'une matière qui est basée essentiellement sur le raisonnement logique et non pas sur la mémorisation des exercices. Il dira qu'il faut chercher les raisons qui développent chez les élèves le sentiment de la peur et de la tension quand il s'agit des mathématiques. Autrement dit, il faut comprendre les difficultés des élèves en mathématiques.

« Cette appréhension » ou parfois cette idée de « chercher la facilité » est due, selon M. Amoura, à la manière dont les maths sont enseignées. Et de souligner que les livres scolaires des mathématiques posent déjà un problème. Pour lui, il faut revoir en urgence les méthodes d'enseignement des maths et le contenu des livres scolaires de cette matière, de manière à faire appel plus à la réflexion et l'esprit d'analyse et aux capacités de surmonter cette question d'émotion ou de peur des mathématiques. M. Amour a ainsi ouvert une parenthèse pour réclamer la suppression de l'option de deux sujets au choix pour chaque matière durant les épreuves du baccalauréat.

« C'est une option qui perturbe l'élève et qui le déconcentre comme elle lui fait perdre du temps », explique-t-il. Selon lui, cette option a été adoptée lors de la période de transition du passage de l'enseignement classique à l'approche par compétence. Une approche entamée depuis 2002, introduite sur la base d'une période de transition. «Cette période a été déjà consommée, mais l'option de deux sujets au choix est toujours maintenue sans connaître les raisons ou l'utilité de ce maintien», indique M. Amoura. Le syndicaliste est revenu sur la nécessité d'engager la réforme du baccalauréat pas uniquement pour trouver une solution à l'enseignement des mathématiques, mais pour améliorer les méthodes d'enseignement en général du cycle secondaire. Il a mis en avant différentes solutions proposées par différentes formations syndicales, lors des discussions autour de la réforme de l'examen du baccalauréat qui ont eu lieu en 2015-2016. Des propositions et un projet qui sont restés sans suite. Notre interlocuteur estime qu'il s'avère aujourd'hui, nécessaire, voire urgent de revenir à ce projet, premièrement, pour revoir les méthodes d'enseignement et revoir les programmes, mais aussi pour réduire le nombre de jours de déroulement des épreuves de cinq à trois jours, tout en introduisant la fiche de synthèse à partir de la deuxième année secondaire.