Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Médicaments pour la sclérose en plaques: «La PCH promet de régler le problème dans un mois»

par M. Aziza

Beaucoup a été dit et redit sur les ruptures fréquentes de certains médicaments traitant la sclérose en plaques. Le docteur Ismaïl Kenzoua, président de la fédération nationale des associations des scléroses en plaques, a évoqué la rupture de médicaments de base traitant cette maladie.

Il souligne que l'indisponibilité du médicament connu sous le nom «Tysabri» expose les patients à un handicap permanant. Il a affirmé avoir rencontré le directeur de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) tout récemment.

«Le directeur de la PCH nous a reçu convenablement, il a été à l'écoute, il a même promis de régler le problème de la pénurie de certains médicaments au plus tard dans un mois», dira-t-il.

Pour le cas de ce traitement vital pour les malades, des appels d'offres ont été lancés mais ils se sont avérés infructueux, nous dira le président de la fédération, en sollicitant solennellement les autorités sanitaires de trouver des solutions. «Les malades souffrent et leur maladie s'aggrave de jour en jour», explique-t-il.

Intervenant lors de la deuxième session de formation et d'information organisée avant-hier, dans la soirée, par les laboratoires Hikma, au profit de la presse à l'hôtel Sofitel, le Dr Kenzoua a affirmé qu'il a obtenu des garanties de la part du ministre de l'Industrie pharmaceutique.

Et ce, pour l'acquisition de nouvelles molécules, capables d'améliorer considérablement la qualité de vie des patients.

Car, il faut bien le dire, il n'y a pas des médicaments qui traitent définitivement la maladie, il s'agit bien d'une maladie chronique. Il a précisé dans ce sens que le ministre de l'Industrie pharmaceutique avait donné des instructions aux directeurs centraux pour inscrire de nouvelles molécules au profit des patients atteints de la sclérose en plaques.

Le Dr Kenzoua dira que le ministre avait dit clairement «ne me parlez pas des coûts des traitements, il faut tout simplement inscrire les traitements pour les formes progressives dans la nomenclature des médicaments».

Le président de la fédération nationale des associations des sclérosés en plaques a tenu à préciser qu'en dépit de l'engagement personnel du ministre, rien n'a été fait jusqu'à maintenant, en lançant ainsi un appel aux deux ministres, celui de l'Industrie pharmaceutique et de la Santé, d'inscrire au plus vite de nouvelles molécules qui traitent les formes progressives de la maladie, pour éviter aux patients le handicap précoce et parfois il s'agit de jeunes patients.

Le Dr Kenzoua a plaidé pour la démocratisation des traitements par voie orale, des traitements efficaces et aussi bien tolérés par les malades, au lieu qu'ils prennent uniquement des traitements par voie injectable de manière chronique ce qui engendre, à la longue, des complications et des souffrances pour les patients.

Le président de la fédération dira encore « nous avons fait des pieds et des mains pour avoir un consensus thérapeutique et on attend toujours son application». Il précise avec amertume que «certains malades sont sans médicaments».

La conférencière, le Pr Samira Makri, chef de service de neurologie EHS d'Aït Idir, a indiqué pour sa part que « bien que l'Algérie soit un pays chaud, les formes de la sclérose en plaques chez les Algériens sont méchantes et sévères par rapport aux Occidentaux, d'où la nécessité d'acquérir rapidement les traitements les plus forts et les plus innovants». Et de reconnaitre cependant que leur prix soit «horriblement cher et leurs coûts deviennent plus élevés au fil des années».

Le coût de la prise en charge d'un malade atteint de sclérose en plaques tourne autour d'un million DA par an. Une prise en charge qui est soutenue par l'Etat, selon les représentants des laboratoires Hikma.

Selon les intervenants, la maladie touche 17.000 personnes en Algérie, avec 1200 nouveaux cas enregistrés chaque année. Des chiffres à prendre avec des pincettes car ils ne reflètent pas la réalité, notamment en l'absence d'un registre national de prévalence réelle et de statistiques fiables sur la maladie, selon le président de la fédération.