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Projet de loi sur les investissements: «Un signal extrêmement positif», selon le Medef

par M. Aziza

Le Mouvement des entreprises de France (Medef) marque son retour par une visite d'une journée à Alger, et par sa rencontre, hier, avec les membres de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), autour d'une conférence d'affaire algéro-française, tenue à l'hôtel El Aurassi.

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a réaffirmé lors d'une conférence de presse tenue conjointement avec son homologue, le président de la CAPC, Samy Agli, la volonté des chefs d'entreprises françaises d'investir en Algérie. Il est revenu tout de même sur la nécessité d'assainir le climat des affaires en affirmant que «les entreprises françaises et en général les entreprises internationales ont besoin d'un cadre réglementaire clair ou plutôt une certaine stabilité réglementaire». Et de souligner : «Rien de pire que l'incertitude pour développer nos investissements et nos affaires». Il relativise en précisant que «même chez nous en France, nous avons besoin en tant que chef d'entreprise d'une stabilité législative, fiscale et juridique». «Il ne faut pas que les règles changent en fonction de l'arbitre», dit-il en précisant que l'économie de marché a besoin de règles, d'un arbitre, d'un gouvernement, «ce n'est pas la jungle». Pour le président du Medef, «l'arrivée de la nouvelle loi sur les investissements est un signal extrêmement positif pour le climat des affaires en Algérie». Et de préciser que «l'Algérie est un énorme marché pour la France vu les potentialités qui sont probablement sous-estimées ou méconnues ».

M. Roux de Bézieux a ouvert une parenthèse pour affirmer qu'on est aujourd'hui dans une mondialisation assez différente de ce qu'on a connue depuis les années 2000. Et de préciser que «les pays qui sont proches de l'Europe sont appelés à coopérer de manière beaucoup plus approfondie par rapport à ce qui a été fait auparavant». «La coopération économique entre l'Algérie et la France doit se renforcer, dans les deux sens », dit-il. Samy Agli, président de la CAPC, a affirmé pour sa part que la CAPC, bien évidemment avec la coordination nationale du patronat va œuvrer avec leurs homologues du Medef pour la « redynamisation du Conseil d'affaire algéro-français ». En précisant que « cette redynamisation arrivera mais il faut bien faire les choses pour que ce Conseil soit représentatif des secteurs, des régions, des activités mais surtout la volonté et la faisabilité des choses ». M. Agli a mis l'accent sur la coproduction qui doit devenir une chose centrale dans les échanges et dans les débats entre les organisations patronales algéro-françaises. Le président du Medef a même avancé, dans ce sens, l'idée de recevoir les chefs d'entreprises algériens à Paris prochainement, où il sera peut-être question de redynamiser ce Conseil d'affaires. Pour ce qui est des rapports économiques entre l'Algérie et la France, le président du Medef dira qu'ils sont «insuffisants par rapport à la taille du marché algérien et français, avec une langue des affaires en commun et la proximité du marché, ils devraient être plus importants». «On sait que c'est parfois compliqué, on sait qu'il y a une histoire, il y a une certaine incompréhension, mais notre rôle à nous, c'est de continuer à accélérer les échanges », dit-il, soulignant que toutes les grandes entreprises françaises sont déjà présentes en Algérie. «Ma découverte a été plus dans l'autre sens, et ce, par le nombre des entrepreneurs algériens qui sont venus s'implanter en France», ajoute-t-il, ce qui démontre que «quel que soit le climat des affaires dans les deux pays, la communauté des affaires, les entrepreneurs privés continuent à œuvrer pour faire montrer les flux». Samy Agli affirme qu'il y a réellement des choses qui sont en train de changer en Algérie.

Il a cité la loi de l'investissement, qui véhicule un message important. Et de citer qu'avant, les autorités avaient lancé des messages importants, entre autres, l'abrogation de la règle 51/49, l'annulation de la préemption automatique pour tout investissement ou sortie d'entreprise étrangère. « Il faut regarder l'Algérie comme un partenaire et non pas juste un marché ».

Industrie automobile

Le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar, a récemment précisé qu'avec la publication de la nouvelle loi sur les investissements, il y aura de grandes entreprises dans le domaine de la construction automobile et même les tracteurs. En précisant que le secteur a de nombreux contacts avec les grandes entreprises. Interrogé par la presse sur d'éventuels projets dans le secteur de l'automobile, le président du Medef s'est contenté de dire que sa délégation est composée d'une quinzaine de chefs d'entreprises dans le secteur de l'industrie automobile, de l'énergie, de l'agro-industrie, de l'industrie pharmaceutique, des transports, du BTPH et des services. Il a cité la présence du constructeur Renault et Renault Trucks, Airbus hélicoptères, des chefs d'entreprises qui sont venus tous avec des idées de projets d'investissements qui seront présentés lors des travaux. Samy Agli indique que son organisation a fait un travail important sur le dossier de l'automobile. Un dossier qui retrace l'historique de l'industrie automobile en Algérie. « On formulera de grandes propositions », dit-il dans ce sens.