Encore une
bataille contre la hausse des prix durant le ramadhan perdue par le
gouvernement. Tout ce qu'on a engagé comme mesures pour juguler les
augmentations des prix, tous azimuts, durant cette période de pic de
consommation, s'est avéré inefficace. Comme tous les ans, les prix tiennent la
dragée haute au gouvernement. Est-ce une fatalité ? Tant qu'on n'a jamais pu
stabiliser les prix au mois de ramadhan, il faut bien croire qu'il s'agit d'un
phénomène prédéterminé par de nombreux facteurs, persistants, dont le
comportement des consommateurs eux-mêmes, qui sont pris par une frénésie
«saisonnière», ne pouvant que conduire au bout de la chaîne qu'à un
déséquilibre entre l'offre et la demande, dû essentiellement à un dérèglement
des circuits des approvisionnements qui n'arrivent plus à assurer leur rôle
suite à une rupture des stocks rapide. Chose qui exige beaucoup de moyens de
transport et un soutien à la production pour fournir aux commerces les produits
qui sont épuisés en rien de temps par les consommateurs. Et, Il y a bien sûr
l'avidité de certains commerçants et les spéculateurs qui ne sont jamais loin
de cette effervescence, dans les marchés, et qui dopent les prix à la
consommation. Les premiers n'hésitent pas à profiter de cette forte demande
pour augmenter les prix d'une manière outrageuse, hors du spectre des produits
subventionnés, et les seconds, même si l'on dit que leur nombre a baissé depuis
l'entrée en vigueur de la nouvelle loi contre la spéculation, qui punit
sévèrement ces pratiques, avec des peines qui peuvent aller jusqu'à 30 ans
d'emprisonnement, demeurent très actifs en pareille période. Quant aux 1.200
marchés de la « rahma », créés pour la circonstance,
qui sont d'une aide certaine pour les ménages, leur effet reste limité tant que
cela n'influe pas sur les prix dans les marchés d'une manière générale.
Cependant, ce n'est pas tout ce qui se tient derrière les causes de l'échec du
gouvernement à faire face à la hausse des prix durant ce mois de ramadhan. Un
ramadhan qui a la particularité de coïncider avec la crise en Ukraine, qui fait
planer son ombre sur la disponibilité de plusieurs matières alimentaires
essentielles, provoquant une explosion des cours mondiaux des matières
premières. Ainsi qu'une inflation galopante. Car, faut-il le noter, ces
augmentations traditionnelles des prix au mois de ramadhan ont été précédées
par une hausse des prix à la consommation de plus de 9% en janvier 2022, par
rapport à janvier 2021, selon les données de l'Office national des Statistiques
(ONS). Et cette réalité n'a pas du tout arrangé les bourses des ménages, qui
ont de la sorte vécu une vertigineuse hausse sur les hausses amorcées depuis
quelques mois, déjà. Les autorités compétentes dans ce domaine doivent,
normalement, se projeter dans l'après ramadhan pour livrer une autre bataille
contre les prix, puisque la tendance à la hausse ne va pas s'arrêter, pour ne
pas dire que la situation risque de se compliquer davantage tant que durera le
conflit ukrainien. Seul point satisfaisant, la disponibilité de tous les
produits en quantités suffisantes dans les marchés, comme promis avant le
ramadhan. Il n'y a pratiquement aucune pénurie enregistrée depuis le début du
mois de ramadhan. On peut acheter tout ce qu'on souhaite, il suffit seulement
d'y mettre le prix. Mais à quoi sert toute cette disponibilité des marchandises
s'il n'y pas de consommateur ?