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Ligue des champions d'Afrique: L'ES Sétif écarte l'EST et file en demi

par Adjal Lahouari

«Victoire impérative pour l'Entente». Tel était le titre de notre article de présentation paru jeudi. Est-ce une prémonition qui nous a poussés à choisir ce titre ? En tout cas, et contre toute attente, l'ESS a éliminé l'un des grands favoris de la compétition. En l'occurrence, il s'agit, bel et bien, d'un authentique exploit et les Sétifiens ont bien mérité leur qualification en demi-finale au vu de leur débauche d'efforts au cours de ce duel couperet face à un rival de haut niveau rompu à ce genre de compétition. Alors, en fonction de la différence de niveaux entre ces deux équipes, on est bien obligé « d'expliquer » cette remarquable performance, dans la mesure où l'Entente est en crise, alors que la barre demeure instable suite au départ de Nabil El-Kouki.

Après l'intérim de Bendris, les dirigeants ont jeté leur dévolu sur le Serbe Darko Novic. On ne peut parler « d'effet » Novic puisque celui-ci vient juste de prendre ses fonctions, étant en phase de découverte de ses éléments. Et puis, le nul concédé à l'aller n'augurait rien de bon pour les gars de Aïn Fouara. Néanmoins, si l'attaque, orpheline après le départ vers l'étranger de ses meilleurs éléments, n'avait pas inscrit le moindre but lors du match au stade du 5-Juillet, l'ESS a réussi à mettre le ballon dans les filets tunisois grâce à une belle action collective. Il restait tout de même, 80 minutes à tenir pour conserver ce court avantage. Les Sétifiens ont parfaitement répondu au défi physique imposé par les Tunisiens grâce à leur solidarité collective, se battant sur toutes les balles. C'est simple, l'ESS, réputée par son jeu « classique », avait enfilé cette fois le « bleu de chauffe », se regroupant en défense pour endiguer les assauts incessants des locaux, dominateurs à hauteur de 71%. La seconde période aura été très intense, avec des duels et de nombreuses occasions. Si tous les coéquipiers de Djahnit ont livré une prestation digne d'éloges, la palme revient incontestablement à Khedairia qui a découragé les Tunisiens. A 33 ans, ce gardien a conservé intacts ses reflexes et sa lecture du jeu. Et ce n'est pas par hasard si tous ses coéquipiers, titulaires et remplaçants, l'ont félicité chaudement à la fin du match. C'est dire le rôle prépondérant joué par Khedairia dans cette belle qualification qui met du baume au cœur des sportifs algériens, qui voient leurs clubs régulièrement éliminés des compétitions continentales. On précisera aussi que, tout en défendant leur bois, les Sétifiens ont placé quelques contres qui ont inquiété la défense de l'EST. Ceci dit, personne n'osera dire que les Tunisiens ont mésestimé l'Entente, qu'ils connaissent parfaitement.

De ce fait, ils ont tout donné, mais n'ont pu venir à bout d'une formation des Hauts Plateaux en dépit de leur supériorité manœuvrière. A présent, il faut vite tourner la page et se préparer à un autre grand défi en demi-finale face à un poids lourd du continent, Al Ahly du Caire, qui n'est autre que le recordman des titres dans cette Ligue des champions. Néanmoins, et d'après son match livré face au Raja Casablanca, ce n'est plus Al Ahly des années fastes. Le nouvel entraineur et les dirigeants de l'ESS doivent convaincre leurs joueurs de cette nouvelle réalité et qu'ils sont, eux aussi, capables d'aller en finale. A condition d'être aussi solidaires comme ce fut le cas contre l'ES Tunis. Lorsque le moral est au beau fixe, tout est possible !