Fermées depuis plus de deux ans, à cause du Covid, et avec l'amélioration des conditions sanitaires,
l'enregistrement de moins en moins de cas atteints par cette maladie,
l'augmentation des vols avec l'étranger, l'idée de la réouverture des
frontières avec la Tunisie commence à faire son bonhomme de chemin. C'est
surtout de l'autre côté de la frontière, que l'on scrute le moindre fait ou
signe allant dans ce sens. Ceci dit, cette réouverture des frontières demeure
parmi les partisans et les opposants à cette réouverture des frontières,
autorisée depuis quelques mois, uniquement pour les détenteurs d'une carte de
résidence de l'un ou de l'autre pays. Les partisans de cette réouverture par la
voie terrestre sont surtout les Tunisiens qui souhaitent ardemment que les
choses redeviennent comme avant, c'est-à-dire comme avant l'apparition de cette
pandémie. Ce vœu n'est pas vain et cache les avantages et bénéfices que tirent
les Tunisiens durant leurs courts séjours en territoire algérien. En effet,
l'échange de 100 dinars tunisiens contre 6.000 DA rapporte gros aux Tunisiens.
Ces derniers font le plein en denrées alimentaires, subventionnées par l'Etat,
en général, certains médicaments, la pièce détachée, les pneus, les batteries,
sans oublier les vêtements et les articles de fantaisie que l'on va chercher à Aïn Fakroun, dans la wilaya d'Oum
El Bouaghi et à El Eulma, dans la wilaya de Sétif.
C'est dire l'aubaine pour ce genre de business, qui a pris l'allure d'une sorte
de contrebande, même si un nombre réduit de Tunisiens vient pour faire du
tourisme. Les habitués de la destination Tunisie, surtout les habitants des
wilayas proches de la frontière, à l'image d'El Tarf,
Annaba, Guelma, Skikda et Constantine jusqu'à Sétif, dans l'impossibilité de se
rendre ailleurs, espèrent aussi voir ces frontières rouvrir bientôt. Il y a
aussi ceux qui s'y rendent pour des soins ou raisons de santé. Pour ces
gens-là, se déplacer avec sa propre voiture est plus rentable. Pour ce qui est
des opposants à cette réouverture, il y a toujours le spectre des
contaminations qui peut rebondir. Donc, la vigilance est de mise. L'autre
préoccupation, et pas des moindres, concerne la tension et la forte demande sur
certains produits alimentaires dont les prix ont connu une certaine ascension
et qui risquent de compliquer les choses au cas où les frontières seront
ouvertes et la razzia qui s'opérera avec l'arrivée des Tunisiens. Pour
beaucoup, il n'est pas souhaitable que les frontières retrouvent leur flux
d'autrefois, en attendant qu'il y ait une meilleure visibilité des choses par
les décideurs.