
Le RC Relizane
a essuyé avant-hier une déroute qui sera marquée d'une pierre noire dans
l'histoire du club. Une débâcle qui restera à jamais gravée dans la mémoire des
milliers d'inconditionnels du Rapid. Certes, on
s'attendait à une défaite en raison des conditions d'avant-match face au MCA
qui carbure à plein régime, mais se faire ridiculiser de la sorte avec la
bagatelle de 8 à 2 est vraiment une honte. Autopsie d'une catastrophe
programmée. On citera d'abord les grèves à répétition des joueurs pour réclamer
la régularisation de leur situation financière. Un président de la SSPA,
Mohamed Hamri, qui démissionne sans rendre des
comptes, pour revenir par la grande porte comme si c'était un club de quartier.
Son successeur à la tête du club, Sid Ahmed Abdessadouk,
n'a pas tenu longtemps en raison de la gravité de la situation. Autre grosse
tare qui a plombé le club : l'absence d'entraîneur depuis plusieurs mois après
le départ de Lyamine Bougherara
qui a rendu le tablier en raison des conditions de travail très difficiles.
Aussi, les affaires des «Lions de Mina» se sont aggravées avec cette crise
financière qui a été à l'origine de l'échec à la régularisation de la situation
des joueurs. Ces derniers ont commis l'erreur de recourir à la grève qui a fini
par porter de graves préjudices au club. Et pourtant, leurs droits sont protégés
par des contrats. Après plusieurs semaines d'arrêt de travail, les joueurs ont
repris suite à l'intervention de l'ex-président du club, Mohamed Hamri, actionnaire de la SSPA. Mais pourquoi a-t-il démissionné pour revenir ensuite sur sa décision ?
Aujourd'hui, le Rapid, qui a retrouvé l'élite la
saison passée, pointe à la deuxième position de potentiel relégable, à
l'avant-dernière place avec 15 points. Pour le reste de la compétition, le RCR
accueillera des équipes qui jouent le podium telles que l'USMA, la JSK, le CRB,
ou face à des formations qui luttent pour leur survie comme le HBCL, l'ASO Chlef, le MCO et le RCA, sans omettre les déplacements très
difficiles à négocier chez l'OM, le NAHD et le NCM, et les sorties chez le CSC,
le PAC et l'ESS. Suivant une logique implacable, le Rapid
a réservé son billet pour l'étage inférieur en attendant la confirmation. Pire
encore, l'équipe réserve du RCR a déclaré forfait avant-hier face au MCA.
Comment peut-on dire à des jeunes de se déplacer tôt le matin pour disputer un
match vers 11h00 ? Une véritable mascarade chez un club qui compte la bagatelle
de 23 milliards de centimes de dettes au sein de la CNRL. Une somme
astronomique, sans compter les milliards investis pour une descente à l'enfer.
Au fait, qui a libéré Bouzid à la JS Saoura et Chettih
au CSC lors du dernier mercato hivernal ? Et à quels
desseins ? Est-il concevable qu'un club, menacé de relégation, libère ses
joueurs cadres ? Là, les supporters accusent ouvertement Ali Houari, le manager
de l'équipe, et Zaouche, un proche du club, ainsi que
d'autres anciens dirigeants qui sont à l'origine de ce désastre, sans oublier
la responsabilité de l'ancien président Mohamed Hamri.
L'appel des inconditionnels du Rapid pour un
changement radical est resté sans aucun écho chez les autorités locales.
Certes, pour des raisons
que tout le monde connaît, l'Etat a toujours accompagné les clubs
financièrement, mais sans aucun contrôle des deniers publics. C'est ce qui a
encouragé la mascarade et le bricolage dans la gestion du RCR et bien chez
d'autres clubs algériens. Le gain facile, les intérêts personnels, la
négligence et l'inconscience ont fini par «tuer» le Rapid
de Relizane. L'histoire le retiendra. Encore plus, il
reste à savoir si l'éthique sportive sera respectée par certains dirigeants qui
pourraient exploiter cette situation.