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Mort sur macadam

par El-Houari Dilmi

Alors que le gouvernement a décidé de l'annulation des procédures de suspension et de retrait du permis de conduire, pour le remplacer par le permis à points, l'Algérie continue à se classer dans le peloton de tête des routes les plus meurtrières au monde. Et ce qui complique la donne et retarde une solution viable à ce problème de santé publique au vu du nombre de morts et de blessés dénombrés chaque année, le comportement de certains conducteurs totalement inconscients comme s'ils roulaient avec un permis à tuer, est le premier mis en cause.

Ce qui s'est passé la semaine dernière à Alger est révélateur de l'anarchie totale qui règne sur nos routes. Un cortège nuptial n'a rien trouvé à faire pour exprimer sa joie que de bloquer carrément l'autoroute Est-Ouest en direction de Zéralda. Onze personnes ont été arrêtées et des véhicules et des motos-cross saisis. Cette force donnée à la loi, si elle est à saluer, ne peut en elle-même suffire à réprimer un comportement sur nos routes qui relève carrément de la psychiatrie.

Faute d'un développement réel des transports publics comme le rail principalement, depuis presque tout le temps, aucune solution viable n'a encore été trouvée pour stopper le massacre qui a pour théâtre grandeur nature le macadam ensanglanté. Même frapper à la poche avec de fortes amendes pour dissuader les chauffards ou obliger les conducteurs à repasser leur permis en cas d'épuisement du crédit points, ne semble pas faire peur aux fous du volant. Imposer un examen psychologique ou psychotechnique aux candidats au document rose ou à ceux qui veulent être réintégrés dans leur droit de conduire, peut-il être la solution quand on sait que la mortalité par accident de la route en Algérie est en moyenne de 25 décès pour 100.000 habitants ? La sécurité routière doit constituer un enjeu majeur pour le gouvernement, tant par le nombre élevé des victimes sur les routes que par le poids du coût de ces sinistres sur l'économie algérienne.