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![]() ![]() ![]() ![]() Comme de coutume, à la veille du mois de ramadhan 2022, qui
commence au début du mois d'avril, le ministère du Commerce se met sur le pied
de guerre, rassure les citoyens à propos de la disponibilité des produits
alimentaires et la mise en œuvre d'un dispositif adéquat visant à assurer la
stabilité des prix.
Ce qui n'est pas une nouveauté en soi, puisque ce branle-bas de combat autour des marchés est de mise chaque année à la même période. La question qui se pose et qui revient régulièrement au-devant de l'actualité en pareille période, c'est de se demander si jamais on arrivera, cette fois-ci, à réguler et maîtriser la frénésie qui s'empare des marchés durant ce mois de jeûne. D'autant que ce prochain ramadhan s'annonce des plus difficiles dans une conjoncture marquée, déjà, par des hausses de prix et de rareté de certains produits alimentaires de large consommation, dont la demande va encore subir plus de pression. Depuis quelques mois, le prix de la pomme de terre, de la tomate et autre poivron est resté très haut, et on imagine mal qu'il puisse baisser durant la très forte demande qui va s'exercer lors du ramadhan. Également, la hausse des prix de la viande blanche est presque actée si on se fie aux prévisions des aviculteurs, alors que la viande rouge est depuis toujours hors de portée des petites bourses. Peut-on ignorer tous ces paramètres et dire que tout irait pour le mieux durant le ramadhan sur le front des marchés ? Le gouvernement nous a habitués à des affirmations dans ce sens, avec l'étalage de toute une batterie de dispositions pour que tout soit au point le jour « J », pour constater, in fine, que tout n'est pas parfait. Déficit des marchés de proximité, prise d'assaut des marchés de détail et de gros de produits alimentaires et de viande rouge, multiplication des intermédiaires pour lesquels « ce mois de ramadhan travaille pour les douze autres de l'an », sont autant d'éléments qu'on n'a jamais pu éliminer. Pour cette année, le ministère du Commerce annonce qu'une commission interministérielle œuvre actuellement à garantir la disponibilité en quantités suffisantes et à des prix raisonnables de tous les produits de consommation, durant le mois sacré du ramadhan. Comment ? On a constitué des stocks très importants de produits alimentaires de base, avec lesquels on compte inonder le marché une semaine avant le ramadhan, et qui devraient répondre à la demande jusqu'au mois de juin prochain. Quant aux prix, le pouvoir d'achat des citoyens pourra-t-il supporter encore une plus grande détérioration ? Pour les ménages, le mois de ramadhan est spécial, et tous les sacrifices sont bons pour le passer assez copieusement, y compris à travers le recours à l'endettement ou la vente des bijoux. C'est de ce comportement que profitent les spéculateurs et les intermédiaires pour faire la peau aux consommateurs. La question de la disponibilité des produits alimentaires ne se pose pas, contrairement à l'imparable hausse des prix durant les premiers jours et la dernière semaine du ramadhan même si l'offre est abondante. Les 8.000 agents de contrôle mobilisés au niveau national durant le mois de ramadhan auront-ils du poids dans le cadre de la lutte contre la spéculation et la fraude commerciale qui pullulent en cette période ? |
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