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Gel des activités du Parti socialiste des Travailleurs: Le FFS et le PST dénoncent

par M. M.

Suite au «gel» de ses activités par le Conseil d'Etat, le Parti socialiste des Travailleurs (PST), a dénoncé, dans un communiqué rendu public hier, un «grave précédent contre le multipartisme». «Dans un contexte de durcissement de la répression et contre toute attente, le Conseil d'Etat a ordonné hier, jeudi 20 janvier 2022, la suspension temporaire des activités de notre parti et la fermeture de nos locaux. Il s'agit d'un grave précédent contre le multipartisme et d'une atteinte supplémentaire intolérable aux libertés démocratiques dans notre pays», lit-on dans le document.

Le communiqué rappelle que la décision du Conseil d'Etat fait suite «à la plainte introduite le 26 avril 2021 par le ministre de l'Intérieur». Ce dernier «prétextant le retard pris dans l'organisation» du congrès du PST, lance «cette action judiciaire abusive», intervenue «avant l'expiration du délai de 15 jours fixé par la mise en demeure qui nous a été adressée d'une part et, d'autre part, au lendemain de la tenue, justement, de notre congrès et la transmission des documents y afférents au ministre de l'Intérieur, par le biais d'un huissier de justice». Selon le PST, cette décision du Conseil d'Etat, «vise à faire payer à notre parti ses positions politiques et ses engagements résolus dans le Hirak, contre la répression et aux côtés des luttes sociales des travailleurs et des masses populaires». Le communiqué averti que «cette escalade répressive constitue aussi une grave dérive qui fragilise les capacités de résistance de notre pays face aux menaces extérieures, et contredit le ronronnement du discours officiel sur l'impérative consolidation d'un front intérieur antisioniste et anti-impérialiste».

Le PST rappelle que son «combat historique» vise «l'exercice effectif de la souveraineté populaire, y compris sur les choix économiques et sociaux». «Un combat contre les politiques économiques libérales et contre la main mise de l'impérialisme et des puissances étrangères sur nos richesses et notre indépendance nationale. Un combat pour l'élection d'une assemblée constituante souveraine représentative des aspirations démocratiques et sociales de la majorité de notre peuple». Toujours à propos du gel temporaire des activités du PST, dans un communiqué publié la veille, le Front des forces socialistes (FFS) «condamne fermement» la décision du Conseil. «Cette décision est une déviation dangereuse de la part du Pouvoir, dans une série de restrictions affectant les organisations politiques de manière inédite et croissante, avec l'utilisation flagrante de l'administration et de la justice, dans le but d'hypothéquer l'action politique et d'achever le pluralisme que les Algériens ont décroché après des décennies de lutte», lit-on dans le communiqué du FFS.

Le FFS, par la voix de son Premier secrétaire national, Youcef Aouchiche, exprime sa «solidarité avec le PST» et «exige l'arrêt de ces pratiques arbitraires et répressives qui ne constituent, en aucun cas, une solution à la crise nationale, mais au contraire, elles vont la compliquer».

Pour le FFS, le Pouvoir «n'a aucune intention d'ouvrir le champ politique d'une manière qui contribue à l'adoption d'un projet national consensuel».

Le communiqué réitère la nécessité «d'une atmosphère d'apaisement et de rétablissement de la confiance», et la «prévalence de la sagesse et la raison», particulièrement en cette période de «confusion économique et sociale» et «l'absence de perspectives réelles qui rassurent les Algériens».