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Diplomatie olympique

par Abdelkrim Zerzouri

En accueillant les Jeux olympiques d'hiver, qui débutent le 4 février prochain, la Chine essuie une avalanche de tirs visant à l'affaiblir et discréditer sa position sur le plan international. L'événement sportif mondial a, ainsi, donné lieu à la naissance d'une coalition de pays et d'organisations, menée par les Etats-Unis, qui ont ouvert de concert les hostilités contre le régime chinois. Le boycott de la manifestation sportive olympique pouvant faire mal aux sportifs des pays concernés, on a choisi le «boycott diplomatique», de consonance politique claire, qui consiste à ne pas envoyer des représentants diplomatiques aux Jeux olympiques d'hiver, position adoptée par plusieurs pays occidentaux, à leur tête les Etats-Unis. «La présence d'une représentation officielle des États-Unis signifierait que ces jeux sont un événement normal», et «au regard des violations flagrantes des droits de l'homme et aux atrocités commises par la République populaire de Chine, au Xinjiang, nous ne pouvons tout simplement pas faire cela», a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki. La France n'a pas encore opté pour le boycott diplomatique, mais l'Assemblée nationale n'a pas trouvé meilleur moment pour adopter, jeudi dernier, une résolution dénonçant le «génocide» des Ouïghours par la Chine, et demandant au gouvernement français d'en faire de même. Ces assauts contre la Chine n'ont rien de nouveau, puisque les tensions entre les Etats-Unis et la Chine sont bien anciennes, et se sont ravivées depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, et la question du respect des droits de l'homme mise en avant par le monde occidental, en cette occasion, vise le modèle politique chinois, qu'on cherche à détruire, sa puissance économique surtout. Si elle n'était pas à géométrie variable, la question du respect des droits de l'homme, en Chine ou ailleurs, trouverait partout soutien et mobilisation. Et, on ne se suffit pas de soulever cette question à la veille de l'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de Pékin. Crainte suscitée par le Covid-19 et risque de sécurité des données et de surveillance électronique des athlètes viennent se greffer aux mauvaises notes. Mais, la Chine a pris des mesures très strictes sur ces plans, annonçant que les spectateurs étrangers ne pourraient pas se rendre sur place. Pour la sécurité des données des athlètes, il y a toujours des moyens pour la renforcer, en Chine et en tout lieu.

Pour le moment, dans sa riposte à ces attaques, la Chine n'est soutenue que par la Russie. Où sont les pays amis de la Chine ?