Les lendemains de contre-performance ressemblent souvent aux gueules de bois.
Alors qu'ils pensaient écarter facilement la Sierra Leone de leur chemin, les
Verts se sont fait contrer à la surprise générale. Ceci prouve qu'en football,
rien n'est définitivement acquis et qu'il faut, à chaque match, se remettre en
question. C'est la permanence des bons résultats qui fait l'histoire d'une
équipe. Celle d'Algérie a acquis une réputation internationale très
appréciable, avec une série remarquable toujours en cours, et proche d'égaler
le record mondial détenu par l'Italie. De nombreux experts ont livré des avis
qui se rejoignent dans la mesure où il n'y aura jamais de formation invaincue.
Et c'est tant mieux, car ça finirait par lasser le public, friand d'émotions
comme chacun sait. Touchés dans leur amour-propre, les Fennecs tiennent
absolument à inverser cette fâcheuse tendance qui les a privés d'une victoire,
mardi dernier. Tout en signalant les conditions atmosphériques défavorables,
les joueurs ont reconnu que ces dernières ne devaient pas servir d'excuses à ce
ratage forcément pénalisant face à un adversaire de moindre niveau, mais très
accrocheur. Sur le plan technique, les Algériens se sont créé beaucoup
d'occasions, mais la réussite n'était pas au rendez-vous, selon la plupart des
observateurs. Sachant fort bien que sa composition de départ n'a pas recueilli
l'unanimité, Djamel Belmadi a asséné : « C'est plus
qu'un simple choix de joueurs ou de système. La réalité, c'est qu'on a manqué
d'instinct de tueur dans la surface. Si l'on avait marqué les premiers, c'est
un match qui aurait fini avec 2 ou 3 à 0 !», a déclaré le coach. C'est vrai que
les Verts se sont créé de nombreuses occasions, en seconde mi-temps, en ne
laissant que le seul Bendebka derrière. Cependant, Belmadi sait mieux que personne qu'il est de son devoir de
prendre des décisions fortes, tant dans le choix du onze de départ que la
tactique à adopter. Tout de même et avec tout le respect qu'on lui doit,
l'équipe de Guinée équatoriale est loin d'être un foudre de guerre, d'où
l'obligation d'aller la provoquer dans son camp et ne pas lui laisser le temps
de prendre confiance. Cela est déjà arrivé face à la Sierra Leone et on a vu le
résultat final. Pour une équipe algérienne où les talents foisonnent, toutes
zones confondues, avec des profils différents, il est anormal de faire preuve
de frilosité avec, par exemple, un double pivot devant la défense. Belmadi doit être pragmatique et composer les joueurs les
plus aptes pour ce match où il est impératif, non seulement de gagner, mais de
marquer le plus de buts possibles.
A commencer par la défense où Atal n'est plus le latéral intraitable de
ses débuts étant, (comme déjà souligné dans notre précédente analyse), plus un
contre attaquant qu'un défenseur. Belmadi n'a qu'à
puiser dans son effectif pour régler ce problème. Idem pour le milieu où le
manque de complémentarité est apparu au grand jour et où le retour de Bennacer sera le bienvenu. Enfin, devant, puisque la
rotation Bounedjah-Slimani s'est avérée payante,
pourquoi a-t-elle été inversée contre la Sierra Leone ? En effet, alors que Bounedjah, même s'il ne marque pas comme c'était le cas
auparavant, effectue un travail de sape sur les défenseurs adverses et prépare,
si l'on peut dire, le terrain à son coéquipier Slimani,
plus lucide et plus opportuniste. Mais ce dernier doit éviter les replis pour
conserver son énergie face à ses adversaires de ce soir. Nous en saurons plus
aux alentours de 22h00.