Plus de 170 malades de Covid-19 sont hospitalisés en ce début 2022, dont 138 au niveau de l'hôpital «Dr. Tidjani Damerdji» de Tlemcen, a-t-on appris hier auprès de Mansour Boukhiar, directeur de la santé et de la population de la wilaya de Tlemcen. Pour rappel, près de 71 personnes atteintes de la Covid-19 étaient admises à cet établissement hospitalo-universitaire, au début du mois de décembre dernier.

Dans un contexte de reprise épidémique et de découverte d'un nouveau variant, l'autorité sanitaire qui a remarqué qu'à ce jour, le taux de vaccination est trop insuffisant dans la wilaya pour garantir une immunité collective, mise sur la vaccination et sur le rappel vaccinal. Elle a lancé une vaste campagne de vaccination contre la Covid-19. La situation est jugée «préoccupante» par les responsables de la santé. « Nous avons mobilisé tous les moyens humains et matériels pour la réussite de cette semaine de vaccination qui a démarré le 3 janvier dernier. Huit chapiteaux ont été installés sur les places publiques, afin d'élargir le champ de vaccination à l'ensemble de la population, en plus de 177 points de vaccination répartis à travers les salles de soins dont 34 points au niveau des unités de dépistage scolaires qui assureront avec un circuit particulier la vaccination. Il y a aussi des pharmaciens volontaires qui proposeront également la vaccination anti-Covid au niveau de leur officine. Nous disposons de plus de 5.000 doses supplémentaires de vaccins pour couvrir cette campagne de vaccination. Des spots publicitaires sont régulièrement diffusés à travers la Radio Tlemcen, pour inciter les habitants à se faire vacciner. Le rappel qui est souvent une troisième dose sera effectué avec un intervalle d'au moins 4 mois après la dernière injection », a détaillé Mansour Boukhiar. Insistant sur l'obligation de vaccination des personnes les plus exposées au risque de forme grave de Covid, telles que les personnes atteintes de certaines pathologies d'insuffisance cardiaque, antécédent d'AVC, insuffisance rénale chronique, obésité, diabète et cancer, le directeur de la santé de Tlemcen a souligné que « plus le nombre de personnes immunisées contre la Covid-19 est élevé, plus il sera difficile pour le virus de se propager, le vaccin sauve des vies et fait lever les restrictions. Se faire vacciner contre la Covid-19 ne coûte rien. Depuis des décennies, les programmes de vaccination publique sauvent des vies et préviennent des infections. Les personnes qui n'ont pas reçu leur deuxième ou leur troisième dose ne sont pas bien protégées ». Si le virus de la Covid est derrière la plupart des contaminations et des hospitalisations, les personnes non vaccinées représentent 90% des formes graves de la Covid-19 et seuls 10% sont vaccinées, selon une étude clinique réalisée par le nouveau président du conseil scientifique du CHU Tlemcen et chef de service de médecine interne, Pr. Ali Lounici. « On a constaté que la majorité des personnes vaccinées a dépassé le délai de 4 mois après la 2ème dose, les choses risquent de s'aggraver », alerte le professeur Ali Lounici, sur les ondes de la radio. Il a suggéré l'externalisation de la prise en charge des patients atteints de la Covid-19 en dehors du CHU. Ses arguments: la non prise en charge des malades « non Covid » avec une perte de chance de guérison et un risque de mortalité élevé en fonction des pathologies (les chiffres ou estimations sur la surmortalité et morbidité pour toutes les spécialités sont alarmants), l'épuisement du personnel médical et paramédical et administratif du CHU qui ne voit pas du tout le bout du tunnel, et la formation pédagogique des résidents internes et externes qui est compromise depuis 2 ans.

Ce spécialiste a, en outre, préconisé « la vaccination obligatoire pour certaines catégories, tels les soignants et les étudiants. La 3ème dose doit être effectuée à partir du 4è mois après la 2è dose. La 5è vague arrivera en décalage par rapport à l'Europe et sera dominée par le variant Omicron, qui risque d'être fatal pour notre système de santé, car l'Europe est submergée par le nombre d'hospitalisations. Il faut activer la vaccination, sachant que les vaccins sont moins efficaces avec 2 doses. Il faut obligatoirement une 3ème dose ! ».