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Une randonnée avec Ali

par Hamid Dahmani

Mon compagnon de route, Ali, garde toujours dans l'esprit les souvenirs de sa belle jeunesse passée ici au village d'Abou El Hassan durant les années 70 comme enseignant dans une petite école primaire de cette commune durant ses premières années de boulot. Une agréable journée pour faire de la randonnée sur la route de Ténès et chemin faisant, les souvenirs débordants de la belle jeunesse d'antan réapparaissent et nous interpellent. Curiosité et nostalgie nous obligent, donc, à faire un petit détour du côté de cette cité implantée en dehors de la route nationale. L'espoir de retrouver l'école, la classe et les collègues d'Ali.

Les vieux souvenirs sont toujours là. Peut-être aussi que les retrouvailles avec les anciens élèves ? Remonter à cette époque est un moment très fort pour Ali. La route bitumée qui mène au village est bien entretenue au milieu des champs verdoyants et le beau paysage de cette modeste cité qui nous accueille par cette matinée ensoleillée. Abou El Hassan est une grande cité au pied du massif montagneux de la région de Ténès qui connaît une expansion urbanistique, et qui fait sa mue au fil du temps. Une démographie galopante.

Une économie en mal d'investissements. Une cité à la recherche de la prospérité. La daïra d'Abou El Hassan est située sur une rocade à quelques kilomètres de la grande bleue. Faire le détour et passer par Abou El Hassan, c'est échapper aux bouchons et à la circulation infernale qui hante le tronçon routier Chlef-Ténès durant la période estivale. Les cafés de la commune sont pleins dès le petit matin par une forte concentration d'une jeunesse regroupée dans cette agglomération rurale autour des tables pour consommer et papoter sur les terrasses en attendant des jours meilleurs.

Ce grand village n'arrive pas à trouver le juste emploi pour créer des postes de travail pour cette forte densité de cette jeunesse pleine d'espoir et qui attend en vain le train pour son développement. Abou El Hassan est un grand îlot de pâtés de maisons avec une rue perpendiculaire avec des commerces des deux côtés de la rue. Restaurants, cafés, kiosques et petites boutiques commerciales de ventes d'articles. Une cité-dortoir tranquille.

A part ça, wallou ! Pas de grandes entreprises ou de fabriques avec des travailleurs. Du terrain, il y en a à gogo. Mais il manque les entrepreneurs et les idées.

Pour résumer la vie à Abou El Hassan, beaucoup reste à faire dans le domaine de la culture, du sport, de la santé et de l'économie. Le présent n'est pas reluisant pour cette bourgade oubliée. Le temps semble s'être arrêté dans cette cité pleine de potentialités. Les décideurs doivent se pencher sérieusement pour assister les nouveaux demandeurs d'emploi pour enrayer le chômage qui est le pire des constats négatifs dans les zones rurales.