La croisée des derniers événements constatée à travers le monde a de quoi laisser interrogatif sinon pantois. Pour l'être lambda, il n'est pas nécessaire d'être versé dans l'art de la géostratégie, si toutefois il existe, pour comprendre que les récents griefs avec menaces que s'échangent les grandes puissances avec la mise en avant des droits de l'homme et de la démocratie ne sont que prétextes totalement nus de réelles consistances pour être avalés. Les chamailleries entre Américains, Russes et Chinois ont des bouts de fils faciles à saisir car leurs disputes ne cadrent pas bien avec l'absence d'une uniformité de la cadence de la marche du monde.

Les plus en cause sont ceux qui avec une criarde et sélective parcimonie réclament à cors et à cris à certains l'obligation du respect de l'humain et de ses droits mais en fermant les yeux devant d'autres qui imposent un esclavagisme outrancier.

Sachant qu'elles relèvent du prêt-à-porter, l'être lambda tourne farouchement le dos aux idéologies générales et ne s'arrête pas au lexique des grandes théories dont on se sert pour louvoyer. Il constate, jauge et arrête ses convictions sans se laisser endormir par ce qu'on lui présente comme leçons universelles, certain qu'elles ne méritent que d'être enveloppées dans du papier carton. Que de dictatures certifiées sont protégées sciemment à l'ombre pour que le gain et la richesse restent bien gardés.

Des peuples ici et là sont opprimés, dit-on, mais on feint d'oublier que d'autres sont dans la case des pestiférés. Ce qui est terrifiant c'est cette manie infantile cousue de fil blanc que l'on cultive en permanence pour donner aux droits de l'homme et à la démocratie des sens choisis pour sauvegarder les intérêts réels que l'on tait.

Devant ces intérêts, la justice humaniste et sa noblesse peuvent aller se faire voir ailleurs et la déversée de toutes les littératures sur les droits des hommes et des démocraties n'est que des armes aiguisées pour asseoir des suprématies.