Alors par quoi commencer et quoi entreprendre en étant maire fraîchement élu pour se départir de la lourdeur supposée de l'écharpe que l'on s'est engagé à porter ? La commune conquise étale mille et un sujets à défricher allant de la compliquée gestion des ordures ménagères à l'endossement des petits et grands soucis qui harassent quotidiennement la majorité de la population noyée entre autres pénibilités dans les tracasseries de la circulation autoroutière ou les malédictions administratives nourries de tout genre et qui en premier lieu dressent le mur d'exposition où s'affichent défiance et démission populaires contre ce que peut représenter l'Etat.

Mais la charge aussi lourde qu'elle soit recommande d'abord d'user d'honorables et simples artifices à portée de cœur et de main pour les plus belles des réconciliations humaines. Le plus important et le plus rentable est sans doute de puiser dans une particulière énergie renouvelable souvent négligée mais disponible à profusion. Cette richesse incommensurable et inépuisable a pour nom humilité, écoute et disponibilité envers les autres.

Face à la multitude des problèmes que rencontre la cité, il n'est pas exigé d'un maire d'être un messie ni un prophète pour qu'il se sente obligé de se surpasser pour qu'en définitive son front bute sur le fastidieux partage entre ce qui est dit et ce qui doit être fait. Il lui suffit tout simplement de se confiner à la population, celle qui l'a élu et surtout celle encore aux prises aux vomissements. Se rapprocher et tendre grandes les oreilles pour écouter les grandes indiscrétions d'une population qui pourrait se suffire pour le moment que d'un peu de considération. Le premier outil pour redorer le visage de la commune est le renforcement de l'écoute et de l'humilité prodiguée par ses gestionnaires envers leurs obligés sujets. Il est au cœur des propos et des confidences échangés dans la rue et au pas des portes des demeures tous les jours entre les habitants et les élus. Ce lien n'a pas de prix et il peut être le socle d'un début de confiance rétablie entre le peuple et l'Etat.