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La démolition des bâtisses désaffectées à l'arrêt: Plus de 1.000 familles squattent des immeubles en ruine

par J. Boukraa

Selon un dernier décompte de la wilaya d'Oran, plus de 1.000 familles ont réoccupé des immeubles menaçant ruine après les opérations de relogement. Ces familles en attente d'un relogement entravent les opérations de démolition de plusieurs immeubles programmés à être rasés. Selon les services de la wilaya, une centaine d'immeubles ont été programmés à la démolition à travers les secteurs urbains mais qu'il faudrait d'abord prendre en charge les familles qui les occupent. Selon les mêmes sources, plus de 110 immeubles désaffectés et non démolis ont été squattés par des mal-logés à travers plusieurs quartiers de la ville d'Oran. Les mêmes services ont en outre rappelé le relogement dans les dernières années de plus de 20.000 familles qui résidaient dans près de 800 anciennes bâtisses réparties à travers le territoire de la commune d'Oran.

Il faut signaler que le nombre d'immeubles désaffectés démolis ne dépasse pas les 150 immeubles, ce qui ouvre la voie aux familles en quête d'un relogement pour réoccuper ces bâtisses au péril de leur vie. Il y a quelques mois, au lendemain du tragique effondrement d'une bâtisse qui a coûté la vie à deux personnes, dans le quartier de Jules Ferry, des habitants de plusieurs quartiers ont lancé un appel aux responsables concernés pour la démolition des immeubles désaffectés qui menacent de s'effondrer à tout moment. Selon des habitants du quartier de Sidi El Houari, un premier appel avait été lancé à l'ex-wali d'Oran pour intervenir avant qu'une catastrophe ne survienne. Selon nos interlocuteurs, certains immeubles ont même été squattés par des familles au péril de leur vie. Les habitants du quartier affirment que plus d'une dizaine d'immeubles évacués de leurs occupants depuis plus d'une année n'ont toujours pas été démolis.

Ces bâtisses situées sur les grandes artères du quartier font l'objet d'effondrement partiel et menacent de s'effondrer à tout moment.

Pour éviter la réoccupation des immeubles évacués par d'autres familles, les services de la commune ont muré et détruit partiellement certaines habitations dans la perspective d'une proche démolition. Mais ce type de procédé n'est malheureusement pas suffisant, car à défaut qu'ils soient de nouveau investis par des indus occupants, les immeubles menaçant ruine évacués sont en état d'abandon et certains tiennent miraculeusement debout. Certains se sont transformés en refuges pour délinquants. D'autres et en dépit des précautions des autorités locales, et malgré le danger que cela présente, ont été réinvestis par des familles qui veulent à tout prix bénéficier de logements sociaux en échange de quitter les lieux. Selon nos interlocuteurs, lors des dernières fortes pluies, des familles habitant les immeubles mitoyens ont évacué leurs habitations de peur de l'effondrement d'un des immeubles désaffectés qui risque d'entraîner dans sa chute d'autres immeubles. Ces édifices présentent actuellement un risque majeur pour la sécurité des riverains et des passagers. Concernant l'occupation illégale de ces immeubles, la wilaya avait mis en garde, l'année dernière, les squatteurs. Ainsi et dans un communiqué, elle avait affirmé que toute personne squattant des habitations menaçant ruine qui ont été fermées après avoir été évacuées et leurs occupants relogés, fera l'objet de poursuites judiciaires et sera traduite devant les services compétents.