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Algérie-Nigeria: L'avantage économique du gazoduc TSGP sera «énorme»

par R. N.

L'avantage économique du projet de gazoduc Trans-Saharan Gas-Pipline (TSGP), reliant le Nigéria à l'Europe via l'Algérie, sera «énorme» pour toutes les parties concernées, a indiqué dimanche l'ambassadeur du Nigeria à Alger, Mohammed Mabdul, dans un entretien accordé au quotidien nigérian «Punch».

«C'est un projet très important qui générerait beaucoup d'argent à la fois pour le Nigeria et les autres pays qui y participent», a souligné le diplomate, précisant que le Nigeria pourrait fournir à travers ce gazoduc 30 milliards M3 de gaz par an.

M. Mabdul a mis en avant les capacités dont dispose l'Algérie en matière de transport et de liquéfaction du gaz. «A l'heure actuelle, l'Algérie fournit une bonne partie des besoins en gaz de la plupart des pays européens. Elle dispose d'un réseau de gazoducs de plus de 2.000 km. Son principal gisement de gaz, Hassi R'mel, possède la quatrième plus grande réserve de gaz au monde», a-t-il ajouté. L'intervenant considère que grâce à son infrastructure gazière et son réseau de gazoduc, l'Algérie est en mesure de connecter le champ gazier de Hassi R'mel à celui du Nigéria en passant par le Niger».

A propos de la mise en œuvre du projet TSGP, l'ambassadeur a indiqué que la réalisation du tronçon traversant le Nigéria «avance très vite et dès qu'il atteindra Kano (région frontalière avec le Niger), il sera connecté à la frontière nigérienne et de là passera vers l'Algérie».

Rappelons que l'accord portant sur la réalisation du gazoduc TSGP, appelé également NIGAL, a été signé en juillet 2009 par l'Algérie, le Nigéria et le Niger. D'une longueur de 4128 km, et d'une capacité de transport 30 milliards de mètres cubes, sa mise en service était initialement prévue en 2027. A noter qu'en 2017, le Nigéria a annoncé un autre projet en signant avec le Maroc un accord sur la construction d'un gazoduc d'une longueur de 5660 Km traversant pas moins de 14 pays.

A propos des autres projets de partenariat engagés par les deux pays, Mohammed Mabdul a évoqué le projet de câbles à fibre optique qui vise à renforcer la connectivité internet entre l'Afrique et l'Europe ainsi que le projet de la route transsaharienne de 9.900 km qui traverse également le Tchad et le Mali, a atteint un taux d'achèvement d'environ 90 %, a-t-il indiqué, relevant que «la partie algérienne a terminé la sienne et n'attend que l'inauguration».

Selon le diplomate, ce projet sera soutenu par la connexion entre trois ports en eau profonde. Il s'agit du port en eau profonde à Lagos, d'un port qui serait construit dans une ville côtière en Algérie et un troisième prévu à Gabès, en Tunisie.

«Les marchandises en provenance d'Europe et d'autres parties du monde transiteraient par ces ports et seraient acheminées via ces réseaux routiers communs. C'est un énorme projet qui créerait une chaîne d'activités pour les transporteurs, les hommes d'affaires, les commerçants», a-t-il expliqué.

Par ailleurs, M. Mabdul a souhaité la concrétisation de lignes aériennes reliant Alger à Abuja et Lagos, afin de faciliter les déplacements des communautés d'affaires des deux pays.

Concernant les relations bilatérales, l'ambassadeur du Nigéria à Alger les qualifie de «très profondes, cordiales et respectueuses».