A la
mi-temps, la situation des deux équipes n'avait pas changé dans la mesure où
chacune d'elles a inscrit un but. Mais, objectivement, les Verts ont été mal
récompensés de leurs efforts, ayant eu plusieurs belles occasions de faire le
break. Avec quatre attaquants, Belmadi avait opté
carrément pour l'offensive mais, en revanche, il n'a pas donné le feu vert à
ses latéraux pour monter dans leurs couloirs. Cette configuration a obligé Bennacer et Zerrouki à fournir de gros efforts pour combler
ce « vide » au milieu. En outre, Mahrez et Slimani ont souvent permuté pour troubler les défenseurs
burkinabés. Ce système a fonctionné sauf que les hommes de Malo ont repris
confiance et égalisé à cause, essentiellement, d'un mauvais alignement de Mandi qui a « cassé » le hors-jeu. Tout était donc à
refaire en seconde période. Jamais sans doute un match n'a suscité autant de
questions par l'unique faute de l'entraîneur et des dirigeants burkinabés, qui
ont utilisé tout l'arsenal des ruses pour inverser la logique en faveur de
leurs adversaires algériens, premiers de leur groupe avec la meilleure attaque,
la plus solide défense, le meilleur buteur (Slimani)
et une série d'invincibilité record. En sport, il est normal d'utiliser des
arguments liés au niveau, à la forme et à la volonté, mais non pas d'avoir
recours à des subterfuges, mensonges et autres leurres d'un autre temps. C'est
à cet exercice que se sont livrés les Burkinabés, ce qui prouve leurs
faiblesses et leur déloyauté. Aussi, les Verts et leur staff avaient à cœur de
démontrer leur supériorité et d'en finir avec cette irritante confrontation. Il
faut avouer nos craintes de voir nos représentants « sortir » de leur match à
cause du contexte créé par les Burkinabés. On s'est rendu compte que la
préparation psychologique appliquée par Djamel Belmadi
n'a pas été vaine, puisque ses poulains ne sont pas tombés dans le piège de la
provocation, étant essentiellement concentrés sur un travail à terminer au plus
vite. Ce n'est qu'à la veille du match que Belmadi a
répondu à Malo, en citant par cœur la composition burkinabée
ainsi que la tactique appliquée. Il est certain que le coach allait opter pour
une organisation de base défensive, redoutant les artilleurs comme Belaïli, Mahrez et Slimani alors qu'au coup d'envoi, son équipe était hors
course. Aussi, les attaquants algériens ont eu droit dès le coup d'envoi du
match à un marquage serré, un traitement qui n'a surpris personne.
L'agressivité des visiteurs avait pour objectif de préserver leurs bois et de
spéculer sur des contres. C'est ainsi que s'explique cette entame laborieuse et
crispante des Verts, contraints de souffrir pour prendre à défaut le « mur »
dressé par leurs rivaux. Franchement, ce but d'égalisation a fait désordre chez
le Fennecs qui méritaient beaucoup au vu des occasions qu'ils ses sont créées. Dans ce genre de duels, la patience est un
atout majeur. Et la preuve a été démontrée une fois de plus. En dépit du verrou
appliqué à la lettre, les Burkinabés ont fini par encaisser un second but.
Certes, tout le monde admet que les surprises existent en football, mais il y a
aussi une logique lorsque le meilleur ne se décourage pas. Les exemples n'ont
pas manqué en cours de ces éliminatoires où les équipes défensives ont baissé
pied, le plus souvent en fin de rencontre à cause de leur débauche d'efforts.
C'est ce qui est arrivé dans ce duel où les Algériens ont confirmé leur
flexibilité tactique récemment soulignée au terme du match Djibouti-Algérie. A
présent, on peut dire que notre EN est arrivée en pleine maturité comme
l'atteste son adaptabilité aux diverses situations, comme celles qu'ils ont
connues hier face à un rival accrocheur et nullement prêt à se laisser
manœuvrer. En seconde période, les Verts ont baissé pied en effectuant des
choix inadéquats, surtout ces longs ballons récupérés par les visiteurs qui,
eux, ont opté pour la manière la plus rationnelle, avec des passes courtes et
moyennes. Et il est heureux que le coaching effectué par Belmadi
s'est avéré payant puisque Feghouli, entré à la place
de l'excellent Belaïli, a redonné l'avantage à l'EN.
Mais, à force de multiplier les fautes, les Algériens ont concédé un penalty à
dix minutes de la fin, c'est-à-dire à un moment inadéquat en raison des
difficultés éprouvées et qui furent obligés de se replier et de défendre le nul
qualificatif aux barrages. Ils ne pouvaient faire autrement, car mis sous forte
pression par le forcing burkinabé. Finalement, on retiendra, et à défaut d'une
grosse prestation espérée, l'état d'esprit des Verts qui se sont accrochés à ce
score salvateur. Leur joie, disons-le franchement, n'avait d'égale que leur
crainte de laisser filer une qualification amplement méritée sur l'ensemble de
leur parcours.