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Une mission pas de tout repos

par Abdelkrim Zerzouri

Les missions diplomatiques et consulaires algériennes ne sont pas faites pour le repos et le tourisme. Dans son allocution à l'ouverture, avant-hier, de la Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes au Palais des Nations, le président de la République l'a clairement signifié, en insistant sur l'intérêt particulier qu'il accorde personnellement à la communauté nationale à l'étranger, visant à travers cet intérêt le renforcement de ses liens avec la patrie et l'adhésion de ses membres au processus du développement socioéconomique du pays et aux efforts de consolidation de la place et du poids de l'Algérie sur la scène internationale. Une mission pas de tout repos. Faut-il le reconnaître, les membres de la communauté nationale à l'étranger sont divisés entre les beaux gestes des élans de solidarité avec les Algériens de l'intérieur du pays dans les moments difficiles et une visibilité, médiatique notamment, dans les regroupements de manifestations dans les rues de certaines capitales étrangères.

Comment réconcilier ses deux approches qui paraissent irréductibles? Les opposants politiques, parmi lesquels se faufilent des rancuniers de tous bords contre l'Algérie, tenteront par tous les moyens de ternir l'image du pays et dévoyer les efforts des missions diplomatiques, qui ont par contre le soutien d'une grande partie «silencieuse» de la communauté nationale à l'étranger. Et c'est là peut-être le point où il serait intéressant d'axer les efforts des missions, à gagner cette masse silencieuse et l'amener à s'inscrire dans la nouvelle stratégie politique, qui cherche à ouvrir les voies pour sa participation aux efforts de développement du pays à travers l'entrepreneuriat innovant, l'échange d'expertises et la formation. C'est sur cet aspect que le président de la République met l'accent, en recommandant aux responsables des missions diplomatiques et consulaires de mettre en place des cadres et des mécanismes idoines pour gérer cette opération et permettre aux membres de la diaspora aux talents avérés d'apporter leurs contributions.

Et ils peuvent y arriver plus facilement s'ils prenaient sérieusement à cœur les préoccupations de la diaspora. En tout cas, l'appel du président de la République lors de ce regroupement porte en lui les impératifs du changement. Reste seulement à se demander s'il sera entendu, et ses orientations dans ce cadre exécutées avec abnégation et dévouement à la patrie ? Pas facile à gérer des missions diplomatiques et consulaires éparpillées dans les quatre coins du monde. Ce qui revient à compter sur la bonne conscience de ces personnels, et trouver le moyen professionnel efficace pour mener des évaluations périodiques de leur travail, qui devrait s'accomplir lors de rencontres du genre, appelées à devenir une tradition, pour se tenir à l'avenir au moins une fois par an, comme l'a souligné le président de la République dans son intervention devant les concernés. Un système d'évaluation, déjà, en place dans l'appréciation des missions des walis, et qui semble se généraliser pour tous les commis de l'Etat.