Le phénomène des piquages
et branchements illicites a pris de l'ampleur ces dernières années, notamment
au niveau des localités et des communes limitrophes, où des citoyens recourent
à ce genre de comportement pour s'approvisionner en eau potable. Cette
situation cause d'énormes préjudices financiers à la Société de l'eau et de
l'assainissement d'Oran (SEOR) et présente une atteinte à la ressource hydrique
dont dispose la wilaya. Dans le but de préserver les ressource en eau et la
santé du consommateur, surtout que les branchements illicites sont à l'origine
de la détérioration du réseau de distribution publique de l'eau potable et des
maladies à transmission hydrique (MTH) et la hausse du taux des déperditions,
la SEOR a lancé une campagne d'éradication des branchements illicites au réseau
d'alimentation en eau potable. Ainsi, quelques branchements illicites effectués
sur la conduite principale ont été éradiqués la semaine passée au niveau de Haï
Rabah dans la commune de Misserghine. Selon la SEOR,
ces piquages illicites ont été à l'origine d'une perturbation dans
l'alimentation du quartier 700 logements sociaux. La SEOR a lancé un appel aux
citoyens pour dénoncer ce genre de comportement pour préserver leur santé et la
ressource hydrique. Un numéro vert 3002 est mis à la disposition des abonnés.
Notons que les raccordements illicites aux réseaux d'alimentation en eau au
niveau de la wilaya d'Oran génèrent des pertes financières annuelles de l'ordre
de 240 millions DA à la Société de l'eau et de l'assainissement d'Oran (SEOR),
selon une déclaration faite par son DG il y a quelques mois. Chaque année pas
moins de 12 millions de m3 d'eau sont détournés par le biais de branchements
illicites. Plusieurs quartiers sont concernés par les raccordements illicites à
Oran notamment aux Planteurs, Chteïbo et Sidi Chahmi. Pour rappel, un projet de charte de l'économie de
l'eau a été élaboré par le ministère des Ressources en eau. Insistant sur
l'urgence de mettre en œuvre des mesures d'adaptation à un manque de ressources
hydriques à moyen et long terme pour éviter une situation de crise, cette
charte prévoit la réactivation de la police de l'eau et inclut des mesures
strictes contre les fraudeurs. Le projet de charte sur l'économie d'eau tire la
sonnette d'alarme sur une situation hydrique préoccupante en Algérie tout en
proposant une nouvelle stratégie préconisant des solutions adéquates pour y
faire face. La SEOR qui assure la distribution de l'eau potable à Oran, a déjà
entamé l'élaboration d'une feuille de route, avec des objectifs allant dans le
sens des orientations de cette charte, notamment la lutte contre le gaspillage
au niveau des ménages et des institutions.