Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

CAF - Compétitions africaines: Flagrant décalage pour les clubs algériens

par M. Zeggai

Au moment où l'EN, version Djamel Belmadi, continue de défrayer la chronique à l'échelle internationale, les clubs algériens éprouvent les pires difficultés dans les compétitions continentales interclubs. Que signifie ce décalage disproportionné et quelles sont ses raisons ? En effet, la réussite de la sélection nationale n'est pas celle de nos clubs en coupes africaines avec des prestations beaucoup moins rayonnantes. Comme quoi, la réalité du terrain prouve que le football local est loin de se porter aussi bien que la sélection nationale. Le CR Belouizdad et l'ES Sérif, représentants de l'Algérie en Ligue des champions d'Afrique, se sont inclinés respectivement à Abidjan et à Nouakchott.

Certes, la défaite fait partie du football, mais c'est la manière qui est alarmante. Si les deux équipes ont eu le mérite de mener au score, elles se sont fait ridiculiser par la suite. On ne le répètera jamais assez, les clubs algériens ont encore du chemin à parcourir en matière de gestion pour faire face aux dures exigences continentales et aux dernières évolutions des équipes africaines. Au Chabab, l'équipe a manqué totalement d'équilibre avec l'absence de Sayoud, qui n'a pas été remplacé compte tenu de son influence dans le jeu des «Rouge et Blanc». Aussi, la défense a donné des signes inquiétants avec la charnière centrale constituée par Keddad-Bouchar. L'instabilité de l'encadrement technique risque également d'être préjudiciable au CRB. Quant à l'ESS, les cadres titulaires qui ont changé d'air, tels que Ghacha, Ammoura, Bekakchi et Laouafi, n'ont pas été remplacés sur le plan de la qualité, sans oublier les jeunes qui ont été libérés et préférés à certains éléments recrutés. On citera aussi les promesses non tenues par les dirigeants sur le plan financier. A moins que l'on ne veuille précipiter le départ du coach tunisien Nabil El-Kouki ! Face à une modeste formation mauritanienne du FC Nouadhibou, les Sétifiens ont perdu tous les duels et ont éprouvé les pires difficultés à faire jeu égal avec leurs adversaires en raison de leur déficit technique et des mauvaises dispositions tactiques.  

Face à cette situation, heureusement sauvée par les exploits de la JSK et la JS Saoura, la preuve nous a été donnée que notre football est seulement représenté par les joueurs binationaux qui font la différence.

Comme quoi, on est encore loin des structures d'entraînement dignes de ce nom et de la formation des jeunes.          Au fait, où sont les décisions des réunions périodiques entre les présidents de club de la Ligue 1 et les autres responsables du football ? Où sont les résultats du travail de la nouvelle commission de football professionnel ? Que sont devenus les travaux de la commission de réflexion de la LFP entamés en mars 2020, ainsi que la rencontre de réflexion sur la participation des clubs algériens aux compétitions internationales ?

Bizarre, nos dirigeants sont devenus incapables de joindre l'acte à la parole pour la simple raison qu'il n'existe aucune volonté pour résoudre les problèmes du sport-roi algérien, les compétences pour le faire n'existant pas. Les dirigeants utilisent la «vox populi» pour seulement camoufler leurs échecs.

Des centaines de milliards de centimes dépensés ici et là pour se faire battre par des plus faibles équipes du continent. Où est passé le prestige de l'Algérie ? Encore une fois, on ne le répètera jamais assez, le football algérien nécessite une véritable révolution à tous les niveaux et une remise en cause radicale. Notre sport-roi a besoin de compétences et d'une nouvelle mentalité et d'une nouvelle approche afin de mettre fin aux anciens réflexes qui continuent de «tuer» le football algérien avec une déperdition flagrante de nombreuses générations de footballeurs. La dernière crise éclatée entre le président de la FAF et certains membres du bureau fédéral en est une parfaite illustration de ce qui se trame ici et là.