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Contrôles renforcés aux frontières

par Abdelkrim Zerzouri

Renforcement du maillage sécuritaire aux frontières aériennes, terrestres et maritimes. Dans le cadre de la prévention et la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale, l'Algérie vient de se doter d'un organe opérationnel intersectoriel à caractère national, chargé de la collecte, du traitement, de la transmission et de la conservation des informations des passagers empruntant les voies aérienne, maritime, terrestre et ferroviaire, de ou vers l'étranger, transmises par les transporteurs et les opérateurs de voyages. Cet organe, placé auprès du Premier ministre, est composé de membres représentant pas moins de six ministères, ainsi que les principaux responsables des départements de sécurité, dont les DG de la sécurité intérieur et de la documentation et de la sécurité extérieure et des Douanes, de la Sûreté nationale et le Commandant de la Gendarmerie nationale. Il affiche cette tendance à ne rien laisser au hasard quand il s'agit de contrôler les mouvements des personnes au niveau des frontières. Faut-il croire que le système opérationnel qui existait avant la mise en place de cet organe était défaillant ? Il est certain qu'on pourrait lui reprocher le manque de coopération étroite entre les différents départements et services engagés dans ce domaine de la lutte contre le terrorisme et le crime transfrontalier, de ce fait corrigé par la mise en place de cet organe opérationnel intersectoriel, mais le contrôle aux frontières, qui était principalement assuré par la Police aux frontières (PAF) et les Douanes, ne souffrait pas d'une plus grande inefficacité.

Il est, donc, tout à fait naturel de combler lacune en mettant en relation directe tous les secteurs concernés par ce dossier de la lutte contre le terrorisme et le crime transnational. Pour ne pas dire qu'on accuse un peu de retard pour y arriver, d'autant que le pays se trouve dans un environnement très hostile, où la donne sécuritaire prend une importance vitale. Une meilleure circulation de l'information permet d'engager des actions rapides sur le terrain contre tout suspect qui accède au territoire national, ou le quitte, même avant d'en arriver à cette étape ultime, si l'on tient compte du fait que la collecte, le traitement, la transmission et la conservation des informations des passagers commencent au moment des réservations par les transporteurs et les opérateurs de voyages. Est-ce pour autant un renforcement apte à sécuriser le pays totalement contre toute menace de crime transfrontalier ?

Si ce maillage sécuritaire est somme toute logique et indispensable, la sécurité aux frontières fait face à d'autres défis, invisibles, qui requièrent une vigilance et une mobilisation plus grande et de tout instant. Des terroristes et des criminels peuvent pénétrer ou sortir du pays sans passer par la voie légale ou les points de contrôle frontaliers. Les voies de la clandestinité sont les plus à craindre et à surveiller sur ce registre. Comment ? En sus du dispositif militaire, il est primordial de songer à la mobilisation des riverains des frontières, fins connaisseurs des terrains, à travers le recrutement d'agents de surveillance et de renseignement notamment dans ces régions, ainsi que l'accomplissement du projet d'installation de caméras de surveillance pour couvrir les vastes étendues des frontières algériennes.