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Dos au mur

par Kamal Guerroua

Voté, il y a quelques jours, le plan d'action du gouvernement confirme que le PIB de l'Algérie a dépassé 136 milliards de dollars US en 2020. Ce qui marque une signifiante chute par rapport à 2019 où ce dernier était fixé à 171 milliards de dollars. Ce recul significatif soulève, il est vrai, de sérieuses inquiétudes, dans la mesure où il s'ajoute au fait que depuis le choc pétrolier de 2014, où la chute des prix du baril de pétrole a dépassé les 50% (celui-ci a, pour rappel, baissé sous le seuil symbolique des 60 dollars), l'Algérie ne cesse de s'appauvrir. Pour rappel, entre novembre 2014 et janvier 2016, les prix du pétrole qui s'étaient établis à 100 $ le baril, ont reculé de plus de 60%, atteignant 27 $ en janvier 2016, leur plus bas niveau depuis de nombreuses années. En conséquence, en 2014, le PIB de l'Algérie, parvenu au seuil de 218 milliards de dollars, a chuté en 2017 jusqu'à 170 milliards de dollars, avant de remonter en 2018 à près de 175 milliards de dollars. La paupérisation de larges couches de la société n'est que la résultante de déséquilibres macro-économiques majeurs. Si elle continue sur cette voie, l'Algérie risque de se voir être déclassée par de nombreux pays africains dans les années à venir. Le pays voisin, le Maroc à titre d'exemple, pourrait nous laisser derrière lui d'ici l'horizon 2026. Son PIB sera, d'après les projections du FMI, dans ses dernières perspectives sur la Croissance Economique Mondiale dans le continent africain, de 162 milliards de dollars US et l'Algérie aux alentours de 153 milliards de dollars. Il en sera, peut-être, de même pour certains pays africains, lesquels deviendront d'ici là de géants économiques à l'instar du Nigeria ou de l'Egypte. Le Nigeria, première puissance économique en Afrique, va ainsi doubler sa richesse nationale au cours des six prochaines années en passant de 429 M $ en 2020 à 964 M $ en 2026. Cela dit, en comparaison avec beaucoup de pays qui progressent, l'Algérie recule et s'appauvrit, de plus en plus. N'est-il pas grand temps de remédier à cette situation pour permettre à l'Algérie d'exploiter son potentiel et devenir une puissance émergente dans l'avenir?