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870 logements CNEP et 350 logements à Yaghmoracen: Des décharges sauvages en plein cœur de la cité

par K. Assia

Paysage scandaleux : une décharge sauvage en plein cœur d'une cité de plus de 2.000 familles. Lieux : cité des 350 logements et cité des 870 logements CNEP à Yaghmoracen. Ces décharges réparties sur plusieurs points sont à l'origine d'odeurs irrespirables qui infestent un large périmètre. Ces dépotoirs à ciel ouvert ne sont pas nouveaux. Ils datent de plusieurs années. Au fil du temps, le laisser-faire aidant, ils se sont étendus en surface et en volume, devenant le réceptacle tout prêt, pour des rebuts de toutes sortes : ordures ménagères, déchets inertes, déchets d'activités diverses, y compris de nature plus ou moins toxique tels les pneus et les batteries. Les quelques voix de dénonciation n'ont pas trouvé une oreille attentive du côté des autorités municipales. Aux grands maux, les petits remèdes. Et c'est parce qu'ils ne voient rien venir de leurs responsables locaux pour prendre en charge un petit problème qui relève des missions régaliennes de la commune, voire de ses raisons d'être, que les habitants de ces cités en appellent au wali. En effet, ils sollicitent expressément l'intervention du chef de l'exécutif de wilaya, pour mettre un terme à cette situation qui empoisonne leur vie, au sens propre du mot.

Le peu de bacs à ordures additionné à l'incivisme des habitants et le peu de rotations des camions de collecte, a encouragé les gens à transformer ces espaces en «vide-ordures». «Ils viennent de tous bords, d'ici et d'ailleurs, des autochtones comme des intrus ou de simples passagers, qui pour jeter ses sacs-poubelles, qui pour vider des fourgons ou camions d'excédents de matériaux de construction ou autres déchets d'activités industrielle, agricole ou commerciale. Le rejet se fait de jour comme de nuit, de façon anarchique. C'est devenu, fort malheureusement, une déchetterie sauvage», s'insurge un résident de ce quartier.

Le pire c'est qu'une grande décharge se situe juste à l'entrée de la cité «350 logements». Pour parer à cette situation, les habitants viennent de lancer un appel pressant au wali d'Oran, à travers de nombreuses vidéos postées sur le Net. Outre les décharges à ciel ouvert, les habitants de la cité ?870 logements CNEP' de Yaghmoracen, sont revenus à la charge en interpellant le chef de l'exécutif, pour intervenir et inciter les services concernés à achever les travaux du projet d'amélioration de leur cadre de vie. Les habitants ont appelé le chef de l'exécutif à annuler la réception du projet qu'ils jugent inachevé. Après avoir frappé à toutes les portes et sollicité, à maintes reprises, les responsables concernés, les habitants ont décidé d'opter pour une pétition signée par l'ensemble des résidents qui a été transmise au wali. Une délégation composée des cadres de cette cité a déposé une demande d'audience auprès du premier responsable de la wilaya pour lui exposer minutieusement les nombreux problèmes auxquels sont confrontées quotidiennement des centaines de locataires. Selon les représentants des habitants, dans cette correspondance adressée par les habitants, au wali, et dont nous détenons une copie, ils invitent c e dernier à se déplacer sur site pour constater la dégradation du cadre de vie des habitants de cette cité. Selon nos interlocuteurs, une enveloppe budgétaire a été débloquée dans le cadre de l'aménagement urbain et n'a touché qu'une partie de la cité, à savoir les logements sociaux, alors que la cité dite ?CNEP' n'a pas bénéficié de travaux. « Il semblerait que notre cité n'est pas concernée par cet aménagement. Notre revendication est légitime puisque l'entreprise chargée des travaux a procédé au décapage de la voirie à l'intérieur et une partie des arbres a été arrachée avant que les travaux ne s'arrêtent. Pourtant des responsables nous ont assuré que notre cité est incluse dans les travaux. » Lit-on dans cette correspondance. Les rédacteurs de la correspondance rappellent que toutes les cités mitoyennes ont été prises en charge et d'importants travaux d'aménagement de voirie et de réalisation d'espaces verts ont été réalisés. « C'est à croire que nous sommes des habitants de deuxième ou troisième catégorie.

Sinon comment expliquer que toutes les cités, situées à proximité, ont été réhabilitées, au moment même où notre cité semble laissée en marge. Pourtant, les autorités concernées ont été interpellées, à maintes reprises, mais rien n'a été fait », assurent nos interlocuteurs.