Les engagements des autorités locales et de l'agence d'amélioration et de développement du logement (AADL) d'attribuer plus de 12.000 logements, achevés dans plusieurs sites à Misserghine et El Hassi le 5 juillet dernier, «n'ont finalement pas été tenus» et des «bénéficiaires lésés» s'impatientent et menacent d'occuper par la force leurs propres logements.

Presque un mois après la date annoncée par le chef de l'exécutif local pour l'attribution des 12.000 logements location-vente, la quasi-totalité des «bénéficiaires» n'ont pas obtenu les clefs de leurs appartements.

Ce report, qui pénalise lourdement des milliers de souscripteurs, serait provoqué, selon les délégués des concernés, par «des considérations essentiellement protocolaires».

La cérémonie d'attribution de plus de 12.000 logements, le quota le plus élevé de la formule location-vente à l'échelle nationale programmé en 2021, devait être en effet présidée par le premier ministre et le ministre de l'habitat, mais le déplacement de ces deux responsables à Oran a été ajourné à une date ultérieure. Les «bénéficiaires», qui ont finalisé toutes les procédures administratives sans obtenir les clefs de leurs appartements, montent au créneau pour exiger l'attribution de leurs logements «dans l'immédiat».

Après un rassemblement de protestation, jeudi matin, devant la direction régionale de cette agence, les «bénéficiaires lésés» ont passé la nuit de samedi 31 juillet à dimanche 1 août en cours sous des tentes sur le site 3 de la cité 2.000 logements au pôle urbain Ahmed Zabana à Misserghine. Les protestataires, qui étaient accompagnés par leurs femmes et enfants dont certains en bas-âge, ont lancé «un dernier ultimatum» aux responsables de l'agence AADL avant d'occuper par la force leurs logements. Ils ont bravé le confinement sanitaire tout en dénonçant ce qu'ils ont qualifié de «laxisme des responsables de l'agence AADL» qui, selon leurs propos, «n'ont presque rien fait pour la remise des clefs des logements achevés».

Les contestataires ont veillé toute la nuit de samedi à dimanche devant leurs logements appelant le président de la République à intervenir pour libérer leurs logements et sévir contre les «responsables qui n'assument pas leurs responsabilités».

«Nous voulons nos logements immédiatement», «logements achevés sans attribution», «Honte ! Honte ! Un ministère sans décision», «le site 3 doit être attribué», «huit ans d'attente barakat !» ?ont scandé les protestataires tout en appelant le chef de l'exécutif local à assumer ses responsabilités pour la remise des clefs de milliers de logements pourtant achevés depuis de nombreux mois voire plusieurs années pour certains sites. Les «bénéficiaires» campent toujours sous les tentes et promettent de maintenir leur mouvement de contestation jusqu'à la satisfaction de leur unique revendication à savoir la remise des clefs de tous les logements achevés au pôle urbain Ahmed Zabana et à haï Bouamama (El Hassi).