C'est une course contre la montre. Le variant «Delta» s'est avéré nettement plus transmissible et plus virulent que les autres variants du Covid -19. Face à cette situation inédite, le ministère de l'Industrie pharmaceutique fait preuve de souplesse, en tolérant, à titre d'exception, l'importation des concentrateurs d'oxygène ou tout autre dispositif médical utilisé pour un usage personnel, et ce, sans avoir besoin d'autorisation du ministère de l'Industrie.

Dans une note rendue publique hier, par le département du Dr Lotfi Benbahmed, à travers Facebook , il est été mentionné qu' « à titre d'exception, l'importation des concentrateurs d'oxygène ou tout autre dispositif médical utilisés en riposte à la pandémie de Covid-19 par des particuliers et à usage personnel, n'est pas soumise à une autorisation délivrée par les services compétents du ministère de l'Industrie pharmaceutique ».

Toutefois, précise-t-on, «l'importation de ces dispositifs médicaux par les établissements pharmaceutiques reste soumise à une autorisation de dédouanement délivrée par les services du ministère et elle bénéficie d'un couloir vert, du dépôt de dossier à son traitement». Il a été également précisé que l'importation de ces produits par les entreprises et les établissements, autres que les établissements pharmaceutiques, ainsi que par les organisations et les associations à titre de dons, est soumise, quant à elle, à une autorisation d'importation délivrée par les services du ministère pour pouvoir bénéficier de l'exonération des droits et taxes, conformément à la règlementation en vigueur, selon la même note d'information.

La Fédération Algérienne de Pharmacie a salué, à travers sa page Facebook, la décision prise par le ministre de l'Industrie, notamment après avoir autorisé l'importation des concentrateurs d'oxygène, sans autorisation préalable. Idem pour la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) qui a exprimé sa satisfaction et son appréciation de la décision du ministère de l'Industrie pharmaceutique. En estimant que cette décision faciliterait et accélérerait, à coup sûr, les processus de solidarité déjà engagés par les opérateurs économiques pour doter les hôpitaux d'équipements nécessaires à la prise en charge des malades atteints du Covid-19. Contacté par nos soins, le président du Syndicat national des pharmaciens d'officines (Snapo), Messaoud Belambri, a affirmé que cette décision prise par le gouvernement et le ministère de l'Industrie pharmaceutique est si nécessaire vu la recrudescence de nombre de cas de Covid-19 dont certains nécessitent un traitement d'oxygénothérapie que ce soit à l'hôpital ou à domicile. Il a affirmé, par ailleurs, que le SNAPO devrait réceptionner, dès la semaine prochaine, quelque 2.000 concentrateurs d'oxygène suite à un accord conclu entre un opérateur et le syndicat. En affirmant que ces concentrateurs seront répartis à travers l'ensemble des officines, une partie sera vendue à leur prix réel sans marge, et le prix ne devrait pas dépasser les 100.000 DA pour une capacité de 10 litres. Une autre partie sera offerte comme un don aux associations «sérieuses» et aux hôpitaux.

Il souligne que ces appareils seront vendus en pharmacie sans marge et sans intermédiaires barrant ainsi la route aux spéculateurs qui ont profité de l'occasion, exploitant l'état de détresse des malades. Ce qui a entraîné une pénurie des générateurs d'oxygène, mais aussi la flambée des prix de ces appareils. A noter que les prix des concentrateurs d'oxygène sont passés, en quelques semaines, de 200.000 DA à 400.000 et 500.000 DA.